La Fondation du patrimoine et le Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) viennent de lancer une campagne de dons pour soutenir la rénovation de l’une des emblématiques fabriques de la Ménagerie du jardin des plantes, à Paris.
Inspirées des chaumières du hameau de la Reine érigées entre 1783 et 1786 dans une dépendance du Petit Trianon au cœur du parc du château de Versailles, les quinze fabriques du vénérable établissement zoologique parisien ont été bâties en pierre, en brique ou en bois. Toutes sont recouvertes de chaume.
Apparu au XVIIIème siècle, le terme de « fabrique » désigne, selon la Théorie des jardins de Jean-Marie Morel publiée en 1776, «tous bâtiments d’effet et toutes constructions que l’industrie humaine ajoute à la nature, pour l’embellissement des jardins». Celles de la Ménagerie ont été essentiellement édifiées entre 1801 et 1867. Certaines auraient même été fabriquées avec des éléments provenant de la ménagerie royale de Versailles, en ruines à la fin du siècle des Lumières.
(Photo Ph. Aquilon)
Classées au titre des monuments historiques et reflets d’une vision romantique de la nature, les fabriques de l’établissement fondé en 1794 à l’initiative de Jacques Bernardin Henri de Saint-Pierre (1737-1814) se répartissent en trois grands types : les plus imposantes en pierre et brique, d’autres de forme arrondie agrémentées de torchis et ornées de troncs d’arbres entrelacés et celles en rondins de bois inspirées par l’isba russe.
Les outrages du temps
L’actuelle souscription porte sur la fabrique des chevaux de Przewalski, située à proximité de la Fauverie et vraisemblablement la plus récente de toutes. Dotée d’un plan cruciforme, elle a été construite en torchis, bois et rondins de bois seulement vers 1890. Sa charpente et sa couverture sont constituées de liteaux de bois et son faîtage a été réalisé en terre cuite.
Au fil du temps, les intempéries et la colonisation végétale ont peu à peu dégradé ces bâtiments.
(Photo Ph. Aquilon)
Aujourd’hui, la fabrique des chevaux de Przewalski serait dans un « état critique » selon la Fondation du patrimoine. Elle souffre ainsi de profondes altérations de sa couverture comme de son gros-œuvre. Les experts relèvent notamment une perte de matière généralisée et une absence de grillage, une déstabilisation du faîtage avec de légers affaissements, des croûtes noires localisées, des amas de fentes et des pièces de bois manquantes. La restauration de cet édifice nécessite donc le remplacement de l’intégralité du chaume et d’importants travaux de maçonnerie. Le coût de ces travaux est estiméà 88.800 € TTC.