Mercredi 23 mars 2016, le gouvernement écossais a annoncé la création prochaine, à l’issue d’une période de huit semaines de consultation publique, d’une zone spéciale de conservation (ZSC) de 13.540 km2 pour le marsouin commun (Phocoena phocoena) à l’ouest des côtes nationales.
Selon le droit de l'Union européenne, la ZSC est «un site d'importance communautaire désigné par les États membres par un acte réglementaire, administratif et/ou contractuel où sont appliquées les mesures de conservation nécessaires au maintien ou au rétablissement, dans un état de conservation favorable, des habitats naturels et/ou des populations des espèces pour lesquels le site est désigné ».
Honorant la promesse des autorités locales de protéger l’habitat du plus petit cétacéévoluant dans les eaux écossaises, cette déclaration a été accueillie avec enthousiasme par l’Hebridean Whale and Dolphin Trust (HWDT).
Depuis plusieurs années, cette organisation s’est engagée en faveur du projet, fournissant notamment des données scientifiques pour le choix du site. Les recherches menées depuis une décennie ont révélé l’importance exceptionnelle pour cette espèce de l’archipel des Hébrides au plan régional comme européen. Le HWDT a préciséêtre favorable à l’étendue et à l’emplacement proposés pour la nouvelle zone spéciale de conservation.
Carte de la future ZSC (document Scottish Natural Heritage avec l’aimable autorisation de cet organisme).
Réduire les nuisances sonores
« Une ZSC bien gérée à l’ouest de l’Écosse aura un rôle cléà jouer dans la sauvegarde du marsouin commun », assure le HWDT, rappelant cependant la nécessité de compléter cette protection locale par des mesures nationales afin de réduire les nuisances sonores et les captures accidentelles.
Le marsouin commun est actuellement considéré comme « une préoccupation mineure » par l’Union internationale de conservation de la nature (UICN).
Quatre sous-espèces sont admises : le marsouin de l’Atlantique (Phocoena phocoena phocoena), celui du Pacifique du nord-est (P. p. vomerina), son congénère du nord-ouest du Pacifique non nommé scientifiquement et le marsouin de la mer Noire (P. p. relicta). Ce dernier est classé« en danger d’extinction » par l’UICN, la sous-population de la mer Baltique étant considérée « en danger critique d’extinction ».
Marsouin commun au Centre d'étude de la mer Baltique (Fjord og Bælt Centeret) de Kerteminde, au Danemark (photo Erik Christensen).
Grégaire, le marsouin commun fréquente les eaux tempérées, froides ou subarctiques avec une prédilection pour les franges côtières. Mesurant en moyenne entre 1,50 et 1,60 mètre pour une masse oscillant entre 60 et 75 kilos, ce cétacé est très rarement observé dans des eaux dont la profondeur dépasse 200 mètres.
Le principal prédateur du marsouin commun est l’orque (Orcinus orca), dont l’unique population résidente britannique vit sur la côte occidentale de la Grande-Bretagne. Des attaques mortelles de grands dauphins (Tursiops truncatus) sur des marsouins ont également été observées dans les eaux écossaises.