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Salon du Cheval 2013 : rendez-vous fin novembre

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Le 42ème Salon du Cheval de Paris aura lieu du samedi 30 novembre au dimanche 8 décembre 2013, au parc des expositions de Paris Nord Villepinte. L’an dernier, cette manifestation a accueilli 151.341 visiteurs selon les organisateurs, soit une hausse de 7 % par rapport à 2011.

Parmi les rendez-vous de cette édition 2013, le spectacle « La nuit du cheval » (samedi 30 novembre, dimanche 1er et jeudi 5 décembre), la Paris’CUP d’attelage et le Master international de voltige (vendredi 29 et samedi 30 novembre) ou encore le Championnat du Monde du cheval arabe (du vendredi 29 novembre au dimanche 1er décembre).

Le concours de jumping du Gucci Paris Masters clôturera le salon du jeudi 5 au dimanche 8 décembre.

Enfin, le défilé dans les rues de la capitale aura lieu dimanche 24 novembre, une semaine avant l’ouverture.

AFFICHE SALON DU CHEVAL 2013


Les États-Unis célèbrent la « Journée des espèces en danger »

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Aujourd’hui, vendredi 17 mai 2013, les États-Unis fêtent la 8èmeédition du « Endangered Species Day » (« Journée des espèces en danger »).

Destinée à sensibiliser l’opinion publique au sort des espèces animales et végétales menacées sur le territoire américain, cette manifestation insiste notamment sur les petits gestes qui, au quotidien, permettent de sauvegarder la faune comme les espaces verts.

Chaque année, écoles, bibliothèques, musées, zoos, aquariums, jardins botaniques, refuges de la faune sauvage et autres organismes de conservation proposent ainsi des visites guidées, des expositions, des projets de restauration de l’habitat,  des plantations d’arbres, des émissions pour enfants, des excursions et de nombreuses autres activités sur ce thème.

ENDANGERED SPECIES DAY

L’homme, la nature et le loup sur les ondes de France Culture cette semaine

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À l’occasion de la Fête de la Nature, la Marche des sciences d’Aurélie Luneau traitera, jeudi 23 mai 2013 à 14 heures, de « l’homme et la nature, l’histoire d’une domination » avec Valérie Chansigaud, historienne des sciences et de l’environnement, auteure de Histoire de l’homme et la nature (Delachaux et Niestlé).

Le lendemain, vendredi 24 mai à 18 h 20, le Magazine de la rédaction évoquera la présence du loup dans le Mercantour avec un reportage de Véronique Rebeyrotte. Un sujet d’actualité avec l’annonce de la signature,  jeudi 16 mai 2013, du plan national loup 2013-2017 et de trois arrêtés « nécessaires à sa mise en œuvre » par Delphine Batho et Stéphane Le Foll, ministres de l'Écologie et de l'Agriculture.

L’un de ces arrêtés fixe à 24 le nombre maximum de loups dont l'abattage pourra être autorisé pour la période 2013-2014. Les animaux pourront être abattus dans certaines zones en cas de menaces avérées pour les troupeaux.

Selon Christophe Castaner, député des Alpes-de-Haute-Provence et président du Groupe national loup, « ce nombre a été déterminé pour garantir la progression de l'espèce, mais une progression faible parce qu'actuellement, les loups progressent de 19% par an, ce qui est assez spectaculaire ». Pourtant, si l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) classe globalement le loup gris européen en préoccupation mineure, l’ONG considère la population des Alpes centrales et occidentales comme étant « en danger ».

VALLON DE MOLLIERESIci, dans le vallon de Mollières, au cœur du Parc national du Mercantour, le loup est officiellement réapparu le 5 novembre 1992 : deux spécimens y ont été observés par 4 gardes du Parc et de l'Office National des Forêts (photo Wikimedia Commons).

La panthère longibande de Taïwan s’est éteinte

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Treize années de traque à l’aide de 1.500 caméras infrarouges, des centaines de pièges à poils et un nombre incalculable d’heures passées sur le terrain ont confirmé la crainte des spécialistes : la panthère nébuleuse de Formose (Neofelis nebulosa brachyurus) est, selon toute vraisemblance, éteinte. Le braconnage, la destruction de son habitat, la disparition de ses proies et le commerce des peaux durant l’occupation japonaise (1895 – 1945) auront eu raison de cette sous-espèce, endémique à Taïwan.

PANTHERE LONGIBANDE 01 La panthère nébuleusede Formose est désormais considérée comme éteinte (photo Ministère des Affaires étrangères de République de Chine – Taïwan).

«Il y a peu de chances que la panthère nébuleuse soit encore présente à l’état sauvage sur l’île de Taïwan, » a affirmé le zoologiste Chiang Po-jen au Taipei Times. Et si ce chercheur appartenant à la Société taïwanaise de mammalogie conserve l’espoir que quelques félins survivent dans l’ancienne Formose, ceux-ci ne seraient alors qu’une poignée.

Chiang Po-jen  appartient à l’équipe de zoologues taïwanais et américains recherchant en vain depuis 2001 la moindre trace de la panthère nébuleuse de Formose dans la nature. Il a d’ailleurs consacré sa thèse de doctorat aux quatre premières années de cette quête qu’il juge « spirituelle ». Chiang Po-jen assure ainsi, dans une interview à la Taiwan Review, qu’une «forêt avec ou sans léopards n’a pas la même signification. Une forêt sans léopards est morte... »

Une annonce redoutée mais attendue

L’annonce de la disparition de la panthère nébuleuse de Taïwan n’est malheureusement pas une surprise. Depuis trois décennies, aucune observation du félin n’a été validée. Selon un article publié en 2009 par la Taiwan Review, la communauté scientifique ne reconnaît pas le cliché de 1983 montrant un animal mort au fond d’une fosse et dont le négatif a d’ailleurs disparu. Professeur à l'Université nationale de Pingtung en sciences et technologie, Pei Jai-chyi a déclaré au magazine que les indigènes taïwanais préfèraient les collets aux fosses pour la chasse. Selon cet enseignant, la photo a été prise à Bornéo où vit une espèce proche, la panthère nébuleuse de Bornéo (Neofelis diardi).

PANTHERE LONGIBANDE 02Panthère longibande de Formose peinte en 1862 par Joseph Wolf (1820-1899).

Même si cette photo est sujette à caution, les panthères nébuleuses subsistaient peut-être encore au début de la décennie 1980. En 1986, Alan Rabinowitz, actuel responsable de l’organisation de protection des grands félins Panthera, s’était rendu à Taïwan pour y interroger chasseurs, agents forestiers et villageois. Sept témoins lui ont affirmé avoir aperçu le félin au cours des cinq à dix années précédentes. Pour Alan Rabinowitz, les panthères longibandes se seraient éteintes à Taiwan peu après sa visite.

Pour l’heure, le gouvernement taïwanais considère toujours la panthère nébuleuse comme un animal protégé. Après les conclusions de cette étude, il décidera ou non de classer le félin comme éteint. Aucun individu n’est semble-t-il maintenu en captivité, les deux spécimens du zoo de Taipei ayant été importés du continent. Seuls quelques spécimens naturalisés témoigneraient alors du passage sur Terre de cette sous-espèce.

PANTHERE LONGIBANDE 03Membre d’une tribu taïwanaise arborant une peau de panthère longibande, photographié vers 1900 par l’ethnologue et anthropologue japonais Torii Ryūzō.

Impressionnantes canines

Sans la queue, les mâles mesurent de 81 et 108 cm. Plus petites, les femelles atteignent 68 à 94 cm de long. La queue des mâles varie entre 74 et 91 cm, celle des femelles allant de 61 à 82 cm. Ces félins toisent entre 50 à 55 cm, leur masse oscillant de 11,5 à 23 kg. Par rapport à la taille de l’animal, les canines atteignant jusqu’à 4,5 cm sont plus longues que celles des autres félins

La panthère longibande ou nébuleuse arbore un pelage ocre clair à gris ou brun présentant sur les flancs sept ou huit larges ellipses foncées et cernées de noir. Celles-ci évoquent la forme de nuages,  d’où les noms commun et scientifique attribués à cette panthère.

Longtemps considéré comme essentiellement nocturne, ce félin présenterait plutôt, selon de récentes études, des mœurs crépusculaires. De même ne serait-il pas aussi arboricole qu’on l’a cru. Néanmoins, les singes demeurent, avec les oiseaux et notamment les faisans, ses proies préférées. La panthère nébuleuse se nourrit aussi de poissons et chasse également des sangliers, de petits cervidés ou encore des porcs-épics.

PANTHERE LONGIBANDE 05Panthère longibande en captivité au ZooParc de Beauval (photo Ph. Aquilon).

Particulièrement agile, elle utilise sa très longue queue comme balancier et se révèle capable de se suspendre par une seule patte ou de descendre un tronc la tête en bas grâce aux articulations flexibles de ses chevilles. En outre, ses courtes pattes et ses larges pieds lui confèrent un centre de gravité très bas et une bonne stabilité sur les branches.

En moyenne de 11 ans en milieu naturel, sa longévité s’élève jusqu’à 17 ans en captivité.

L’aire de répartition de la panthère longibande s’étend sur une vaste zone de l’Asie tropicale, du Népal au Vietnam et à la Malaisie en passant par l’Inde, le Bhoutan, le Myanmar, la Thaïlande, le Laos, le Cambodge et la Chine.

Une seconde espèce dans les îles

Aujourd’hui, trois sous-espèces sont généralement reconnues : feu la panthère longibande de Formose (Neofelis nebulosa brachyurus), la panthère longibande du Népal (Neofelis nebulosa macrosceloides) dont l’aire de répartition s’étend du sud de l’Himalaya à la Birmanie, et la panthère d’Indochine (Neofelis nebulosa nebulosa), présente en Chine et dans la péninsule indochinoise. Au total, à peine 10.000 adultes survivraient à l’heure actuelle et aucun noyau de population n’atteindrait plus de 1.000 individus matures. En régression, l’espèce est classée comme vulnérable, c’est-à-dire confrontée à un risque élevé d’extinction à l’état sauvage, par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

PANTHERE LONGIBANDE 04Panthère nébuleuse de Bornéo près de la rivière Kinabatangan, dans l’est du Sabah (photo www.photosbypaulo.com).

Considérée jusqu’alors comme une sous-espèce, la panthère nébuleuse dite de Bornéo ou de la Sonde a obtenu en 2006 le statut d’espèce à part entière. Deux sous-espèces ont d’ailleurs été distinguées à la suite d’analyses génétiques effectuées en 2007 : la sous-espèce de Bornéo (Neofelis diardi borneensis) et celle de Sumatra (Neofelis diardi diardi). Avec vraisemblablement moins de 10.000 spécimens adultes sauvages et une tendance au déclin des populations, l’espèce est, là encore, classée comme vulnérable par l’UICN.

Sources : Scientific American & Smithsonian blogs, Livescience.com , Les félins (Éditions Delachaux et Niestlé), Wikipédia,

Actuellement, la Ménagerie du Jardin des Plantes (75), le Parc des félins à Nesles (77) et les zoos de Beauval (41), La Boissière-du-Doré et Pont-Scorff (56) élèvent des panthères longibandes appartenant à la sous-espèce d’Indochine (Neofelis nebulosa nebulosa).

Pour consulter la thèse de doctorat de Chiang Po-jen  (sous format pdf) : http://cloudedleopard.org/documents/Formosan%20clouded%20leopard%20Po-Jen%20Chiang%202007.pdf

Le zoo de Naples racheté !

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Jeudi 30 mai 2013, le juge chargé de gérer la faillite du zoo de Naples (Italie) a autorisé le syndic à vendre l’établissement le 20 juin prochain à l'homme d’affaires napolitain Francesco Floro Flores. Ce dernier est le seul à avoir présenté une proposition d'achat. Entrepreneur actif dans divers domaines, M. Flores est à la tête de Trefin Spa, une holding spécialisée dans les composants pour le secteur aéronautique.

ZOO DE NAPLES ENTREEL’entrée du zoo de Naples (photo DR).

Les conditions de cette acquisition ont été fixées à 10.000 euros pour l'entreprise, à 40.000 euros pour l'indemnité des 15 employés et, plus important encore, à un investissement total de 6 millions d'euros au cours des dix prochaines années. Cette somme devrait être consacrée à la transformation du zoo, devenu complètement obsolète, en un véritable parc-bio, « digne des plus importantes villes européennes ».

Deux spécialistes allemands

Dans cette tâche, M. Flores sera épaulé par deux experts de renom, Henning Wiesner, directeur du zoo de Munich – Hellabrunn de 1980 jusqu’à sa retraite en 2009, et Julia Grafin Maltzan, vétérinaire au zoo bavarois de 1996 à 2009. Depuis 2010, ces deux vétérinaires allemands dirigent une clinique spécialisée dans la faune sauvage.

NON ZOO DE NAPLESPar ailleurs, les photos d’Antonio Cangiano, photographe et journaliste, ont été exposées jeudi 30 et vendredi 31 mai dans la capitale de la Campanie lors d’une exposition baptisée « Non au Zoo ». Cette manifestation avait notamment pour objectif pour dénoncer les actuelles conditions de captivité des animaux du parc napolitain.

Deux autres articles sur la faillite du zoo de Naples peuvent être consultés en suivant les liens suivants : http://biofaune.canalblog.com/archives/2013/01/22/26218162.html et http://biofaune.canalblog.com/archives/2013/04/16/26937376.html

Vaucluse : les chèvres du Rove entretiendront les abords du Rhône

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Des chèvres du Rove entretiendront désormais les abords du Rhône à Bollène (Vaucluse), sur le site de la réserve de Donzère-Mondragon. Une convention de partenariat a en effet été signée mardi 21 mai 2013 entre la Compagnie nationale du Rhône (CNR), l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) et un éleveur local, Yannick Scali.

BARRAGE DE DONZERE-MONDRAGONConstruit en 1952 et classé monument historique, le barrage hydroélectrique André-Blondel se situe dans la Réserve de Donzère-Mondragon (photo Iguanebobo).

Créée en 1954, cette Réserve de Chasse et Faune Sauvage s’étend sur 28 kilomètres et quelque 1.490 hectares entre les communes de Donzère (Drôme) et Mondragon (Vaucluse). Elle englobe le canal de dérivation du Rhône avec ses berges, digues et contre-canaux ainsi que les terrains attenants. Le site abrite une flore d’une richesse exceptionnelle avec plus de 500 taxons sur la partie vauclusienne, soit près du quart des espèces du département.

La Réserve constitue aujourd’hui la zone la plus riche en biodiversité entre Lyon et Arles.

Vaches, chevaux et moutons

Zone de nidification et d’hivernage pour de nombreux oiseaux, elle constitua longtemps la seule halte pour les migrateurs entre Dombes et Camargue. Aujourd’hui, elle est devenue un lei privilégiée pour la recherche sur plusieurs populations de grands turdidés (une famille de passereaux). Le site héberge également des castors d’Europe (Castor fiber), des genettes (Genetta genetta) ou encore des agrions de Mercure (Coenagrion mercuriale), un insecte dont les larves s’avèrent très sensibles à la pollution des eaux.

AGRION DE MERCURELa présence de l’agrion de Mercure, espèce très sensible à la pollution de l’eau, constitue un indicateur de la qualité des habitats (photo Gilles San Martin).

Depuis plusieurs années, certains secteurs de la Réserve sont entretenus par des vaches galloway, une race écossaise réputée pour son caractère rustique, des konik-polski,  petits chevaux originaires de Pologne très prisés de nombreux parcs et réserves naturelles en raison de leur robustesse, et des moutons. Cette gestion pastorale permet le maintien de zones ouvertes et une mosaïque d’habitats propice à la reproduction des espèces et à la flore.

Chèvres contre sangliers

En installant un troupeau de 360 chèvres du Rove sur 25 hectares complémentaires, la CNR souhaite développer cette gestion éco-responsable et durable de la végétation et des habitats. Friandes de ronciers, les chèvres limiteront le développement de l’ambroisie et nettoieront les digues, rendant les lieux moins accueillants pour les sangliers dont la prolifération pose des problèmes de sécurité publique aux abords immédiats de la Réserve.

CHEVRE DU ROVE 04Après avoir frôlé l’extinction, la chèvre du Rove semble aujourd’hui sauvée, à la différence d’autres races à faibles effectifs (photo Ph. Aquilon).

Les chèvres interviendront deux fois par an, au printemps puis à l’automne, sur des secteurs de canniers et ronciers ainsi qu’en milieu forestier. Le pâturage sera conduit sans clôture à l’aide d’un berger et de chiens de troupeau. Des parcs sont installés sur les rives droite et gauche du canal de fuite afin de rassembler le troupeau la nuit.

Rescapées d’un naufrage

Selon la légende, l’origine de la chèvre du Rove remonte à l’Antiquité puisqu’elle descendrait des chèvres de Mésopotamie, d’Anatolie et de Grèce arrivées en Provence à bord d’un navire phénicien. Le bateau aurait sombré près des côtes et les animaux auraient nagé jusqu’au rivage avant d’être adoptés par des bergers du cru, près de l’actuelle commune du Rove située dans les Bouches-du-Rhône, entre l’étang de Berre et Marseille. Moins dramatique, une autre version mentionne plus prosaïquement le commerce de caprins par les Phéniciens dans le port de Marseille.

BLASON DU ROVEBlason de la commune du Rove, dans les Bouches-du-Rhône.

Des cornes impressionnantes

La race se caractérise par ses longues cornes torsadées s'écartant en forme de lyre. Celles des mâles peuvent atteindre 1,20 m d’envergure. Les boucs toisent entre 90 cm et 1 m pour une masse de 70 à 90 kg. Les femelles mesurent de 70 à 80 cm et affichent de 45 à 55 kg sur la bascule.

CHEVRE DU ROVE 01Bouc du Rove au Domaine zoologique de Pescheray, dans la Sarthe (photo Ph. Aquilon).

Le plus souvent rouge, le pelage à poils ras peut être noir, gris cendré (individus dits  « blaù »), rouge moucheté de blanc (chèvres « cardalines ») ou mêlé de gris (les « sardines »), noir avec des marques feu sous les yeux, sur les oreilles, le museau et l'extrémité des pattes (les « boucabelles ») ou encore noir devant et rouge derrière (les « tchaîsses »).

Une sacrée débroussailleuse

Réputée par son caractère rustique, la chèvre du Rove est adaptée à un climat aride et sec à la végétation pauvre. Aujourd’hui prisées, ses qualités de débroussailleuse hors pair et son goût marqué pour les arbrisseaux lui valurent jadis une mauvaise réputation.

CHEVRE DU ROVE 03Longues et tombantes, les oreilles de la chèvre du Rove sont inclinées vers l’avant (photo Ph. Aquilon).

Race mixte, elle est élevée à la fois pour son lait, utilisé notamment pour la fabrication de fromages comme le brousse du Rove ou les AOC pélardon, banon et picodon, et pour la viande des chevreaux.

Créée en 1979, l'Association de Défense des Caprins du Rove gère le programme de conservation de la race dont les effectifs sont estimés à 8.000 têtes. En 2007, 5.500 animaux étaient  recensés chez environ 150 éleveurs. La chèvre du Rove affiche la meilleure santé parmi les races caprines à faibles effectifs.

CHEVRE DU ROVE 02La couleur la plus fréquente reste le rouge uni, mais le noir, le gris ou le blond sont admis ainsi que toutes les combinaisons telles que pie rouge, pie noir, mantelée, mouchetée à l’exception des robes chamoisées ou blanches. Ici un chevreau pie rouge (photo Ph. Aquilon).

Actuellement, le quart Sud-Est (Provence-Alpes-Côte-d'Azur, Rhône Alpes et Languedoc-Roussillon) regroupe environ 90 % du cheptel, la région PACA concentrant plus de 60% des effectifs et presque la moitié des éleveurs, principalement dans le berceau des Bouches-du-Rhône dont la chèvre du Rove constitue l’un des patrimoines vivants, au même titre que le berger de Crau.

Association de Défense des Caprins du Rove, Maison des Agriculteurs, 22 avenue Henri-Pontier,13626 Aix-en-Provence cedex 1. Tél : 04.42.23.86.45.

Sources : Le DauphinéLibéré, Association de Défense des Caprins du Rove, Office national de la chasse et de la faune sauvage, Conservatoire d’espaces naturels de Provence-Alpes-Côte d’Azur, Compagnie nationale du Rhône, Nos animaux domestiques, le Tour de France d’un patrimoine menacé de Philippe J. Dubois, Jean-Claude Périquet et Élise Rousseau(Éditions Delachaux et Niestlé), Wikipédia.

 

Sombre avenir pour les tigres blancs

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Le décès de Swati, une tigresse blanche gestante de six ans, survenu fin mai 2013 au Nehru Zoological Park d’Hyderabad (Inde) suscite la controverse parmi les acteurs locaux de la protection de la faune. En effet, l’établissement situé dans l’État de l'Andhra Pradesh, au sud du pays, a enregistré 33 décès de tigres au cours des 18 dernières années.

Selon Fazal Ali Adil, un expert ès tigres, « c’est énorme pour un tel établissement ». « Il y a eu des cas de négligence dans les zoos de l'État, provoquant des morts d’animaux», affirme-t-il. Certains spécialistes avancent que la chaleur régnant actuellement sur le sous-continent indien aurait provoqué la mort de la tigresse Sawi. Et de suggérer qu’une enquête approfondie soit menée pour déterminer les circonstances dans lesquelles plusieurs jeunes tigres blancs sont morts et, si nécessaire, pour envisager un transfert des félins vers des sites plus adaptés à leur élevage.

TIGRE BLANC NEHRU ZOOLOGICAL PARKTigre blanc du Bengale en captivité au Nehru Zoological Park d’Hyderabad en juillet 2012 (photo Rameshng).

De son côté, le directeur du zoo, M. Mallikarjun Rao, exclut toute négligence. « Les animaux arrivent chez nous à divers stades de leur vie et viennent d’endroits différents. Ces décès ont plusieurs raisons, mais jamais une quelconque négligence n’a provoqué la mort de ces félins», a-t-il déclaré au quotidien The Times of India.

En attendant les conclusions du rapport histopathologique, le personnel a placé les tigres blancs restants sous étroite observation. «Nous avons écarté l'hypothèse d’une origine alimentaire à la mort de Swati. Tous nos félins sont nourris de la même façon. Mais bien que la tigresse morte ait été isolée de nos autres pensionnaires, nos soigneurs sont à l’affût du moindre signe de maladie chez d'autres tigres », a précisé M. Shankaran, conservateur au Nehru Zoological Park.

Des données inquiétantes

Pour les vétérinaires ayant autopsié Swati, les organes vitaux de l'animal, comme la rate, le foie, les poumons et même certaines zones du cerveau présentaient des signes de congestion, indiquant un syndrome de défaillance multiviscérale (SDMV).

D’ailleurs, les autorités du zoo avancent une autre hypothèse. Sur les 33 décès, 17 concernaient des tigres blancs dont 7 étaient âgés de moins de huit ans. En revanche, seuls 2 jeunes figuraient parmi les 16 tigres orange morts. Les tigres blancs seraient donc plus fragiles et leur système immunitaire moins résistant : « Nos données démontrent que la durée de vie moyenne d'un tigre blanc au zoo atteint seulement 12 ans, alors que celle des tigres orange  atteint 16 ans », relève M. Shankaran. Pour les responsables de l’établissement zoologique indien, les tigres blancs sont génétiquement davantage prédisposés aux maladies que leurs congénères orange.

Purs tigres du Bengale et hybrides

Cette (lointaine) polémique soulève la question de la présence -très controversée- des tigres blancs dans les institutions zoologiques et de l’éventuelle fragilité de ces grands félins.

À ce sujet, une précision s’impose. Si les individus présentés dans les zoos occidentaux sont aujourd’hui tous hybrides, les spécimens indiens appartiennent bien à la sous-espèce dite du Bengale (Panthera tigris tigris).  

En 2008-2009, les zoos indiens auraient hébergé 264 tigres du Bengale « normaux » contre une centaine d’individus blancs de cette sous-espèce classée en danger, c’est-à-dire confrontée à un risque très élevé d’extinction à l’état sauvage, par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). L’OGN indienne Zoo Outreach Organisation a d’ailleurs publié en 1989 un studbook des tigres blancs du Bengale.

Au cœur des polémiques

En Amérique du Nord, le Programme américain pour les espèces menacées (Species Survival Plan ou SSP)placé sous l’égide de l’Association (américaine) des Zoos et Aquariums (AZA) a clairement condamné la reproduction des tigres blancs. Pourtant, de nombreux établissements présentent encore de tels félins. C’est également le cas en Europe et en France où les premiers spécimens, Gorby et Raïssa,furent importés des États-Unis en 1991 par le ZooParc de Beauval (Loir-et-Cher).

TIGRES BLANCS BEAUVALGorby et Raïssa,  les premiers tigres blancs « français » ont contribuéà la notoriété du ZooParc de Beauval. Gorby est mort  au milieu des années 1990 d'une tumeur cérébrale tandis que Raïssa s’est éteinte en 2010 (Coll. personnelle).

Beaucoup le déplorent, voire le dénoncent : sauvegarder ces « aberrations génétiques » ne présente aucun intérêt puisque ces animaux n'existent pas dans la nature. Le quotidien Le Mondeévoquait même ce débat dans un article paru en juin 2012 et titré : « Faut-il interdire la reproduction du tigre blanc ? ».

D’autres défendent la présentation des tigres blancs hybrides au motif de la fascination que ces félins exercent sur le grand public, laquelle permettrait notamment de sensibiliser davantage de visiteurs au sort des autres espèces hébergées dans les institutions zoologiques.

Prédisposés à différentes maladies ?

Autre question soulevée par la récente affaire secouant les milieux zoologiques indiens, les tigres blancs sont-ils vraiment plus fragiles et plus exposés aux affections que les autres, notamment en raison d’un taux élevé de consanguinité ?

En 1987, Ed Maruska, alors directeur du zoo de Cincinnati (États-Unis), assurait n’avoir pas constaté de mort prématurée parmi les jeunes tigres blancs élevés dans l’établissement de l’Ohio. « Quarante-deux animaux sont nés chez nous et sont toujours vivants. Mohan, un grand tigre blanc, est mort à presque vingt ans, âge enviable pour un mâle de n'importe quelle sous-espèce […]. Sur cinquante-deux naissances, nous avons eu quatre morts-nés, dont un seul cas inexpliqué. Nous avons perdu deux autres petits suite à une pneumonie virale, ce qui ne paraît pas excessif. Sans données sur les lignées de tigres non consanguines, il est difficile de déterminer avec précision si ce nombre est élevé ou faible. »

Pourtant, les tigres blancs seraient bel et bien davantage exposés aux maladies, d’après une étude publiée en octobre 2010 dans la revue  Zoo’s Print sous la plume de Deborah Marlene Warrick.

Plusieurs lignées captives

À propos de cette consanguinité, soulignons cependant que tous les tigres blancs captifs ne descendraient pas, contrairement à l’affirmation répandue, du célèbre Mohan, capturé fin mai 1951 à l’âge de 9 mois durant une partie de chasse du maharadjah de Rewa, en Inde. En effet, deux autres lignées existeraient.

TIGRE BLANC NATIONAL ZOO WASHINGTONEn 1960, le National Zoo à Washington (États-Unis) fut le tout premier établissement zoologique hors d'Inde à présenter des tigres blancs avec l'arrivée d'une femelle baptisée Mohani. Elle appartenait à la première portée de tigres blancs nés en captivité, le 30 décembre 1958, de l'union de Mohan et sa fille Radha (photo DR).

L’une serait apparue en 1972 aux États-Unis avec, dès le départ, des individus hybrides Bengale x Sibérie. La seconde, concernant cette fois de purs tigres du Bengale, proviendrait du Nandankanan Zoological Park de Bhubaneswar, capitale de l’État indien d’Odisha, où trois jeunes spécimens blancs ont vu le jour en 1980. Leurs géniteurs, le mâle Deepak et sa fille Ganga, n’étaient pas apparentés à Mohan ni à aucun autre tigre blanc captif.

Mohan ne fut d’ailleurs pas le premier tigre blanc élevé en captivité. Le zoo de Calcutta hébergea un autre spécimen dans les années 1920. À cette époque, les tigres blancs n’auraient pas été rarissimes et un certain nombre de spécimens auraient été observés à l’état sauvage en Inde dans la première moitié du XXème siècle. Le Journal de la Société d’Histoire Naturelle de Bombay ferait état de 17 individus abattus entre 1907 et 1933.

Tête de bulldog et yeux qui louchent

Parmi les affections susceptibles de frapper les tigres blancs, certaines sont aisément repérables, voire « spectaculaires ».

Provoquée par un développement osseux incomplet du milieu de la face et de la partie supérieure de la mâchoire, la déformation de la tête affecte certains tigres blancs nord-américains, lesquels présentent alors une apparence de type bulldog. Affectant mâles comme femelles, cette malformation est liée aux cellules germinales primordiales. Toutefois, une mauvaise alimentation peut également engendrer certains de ces symptômes.

TIGRE BLANC DEFORMATION FACIALETigre blanc présentant une face de type bulldog (photo LaWanna Mitchell).

Quant au strabisme, fréquent chez ces félins, il serait associéà l’allèle blanc et pas simplement provoqué par la consanguinité. Les anomalies de la transmission visuelle provoqueraient des troubles de l’orientation spatiale chez les tigres blancs qui se cognent aux objets les entourant jusqu’à ce qu’ils soient capables de compenser. Ce strabisme n’apparaît pas toujours à la naissance et peut se développer ultérieurement.

Les tigres blancs souffriraient aussi de photophobie à l’instar des animaux albinos.

Maladie de la vache folle

Les tigres blancs pourraient également être génétiquement plus sensibles que leurs congénères orange aux maladies provoqués par les prions comme l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) ou maladie de la vache folle. Entre 1970 et 1977, quatre individus ont ainsi succombéà cette maladie au zoo de Bristol (Angleterre). Hypothèse parfois envisagée, l’ingestion de viande contaminée ne serait pas à l’origine de ces morts puisque très peu de cas d’ESB ont été signalés parmi les tigres élevés en captivé au Royaume-Uni.

TIGRES BLANCS ZOO DE BRISTOLZoo de Bristol : dans les années 1970, quatre tigres blancs du zoo anglais ont été victimes de la maladie dite de la vache folle (Coll. personnelle).

De même, les tigres blancs pourraient être davantage exposés au granulome éosinophile de la muqueuse buccale.

Deborah Marlene Warrick cite également un cas de régurgitation chronique, soigné par chirurgie, observé chez un tigre blanc de 4 mois. Une anomalie de l’anneau vasculaire fut diagnostiquée, malformation survenant lorsque les arcs aortiques IV et VI se développent anormalement durant l’embryogenèse. Une oesophagoscopie révéla un arc aortique droit comprimant l'œsophageencerclé de plusieurs adhérences fibreuses. Chez les canidés, cette malformation est connue pour son origine héréditaire. Au regard de la consanguinité des tigres blancs, une cause génétique n’est pas exclue.

Anesthésie sous haute surveillance

Des anomalies cardiaques, dont des persistances du canal artériel et des communications inter-auriculaires, ont aussi été observées chez des tigres blancs nouveaux nés.

Par ailleurs, un cas de hernie discale cervicale a été constaté en Afrique du Sud chez un mâle tigre blanc de 8 ans. Il s’agirait du premier cas relevé chez un tigre, cette hernie frappant généralement les chiens. Les anomalies congénitales fréquentes chez les tigres blancs pourraient en expliquer l’origine.

GROS PLAN TIGRE BLANC BEAUVALTigre blanc (hybride) au ZooParc de Beauval en décembre 2010 (photo Ph. Aquilon).

Par ailleurs, si l’anesthésie d’un tigre reste toujours un acte délicat, cette opération s’avère plus risquée encore pour les tigres blancs car ils produisent une forme mutante de tyrosinase, l’enzyme responsable de la production de mélanine. La mélanine est en effet produite à partir de la tyrosine grâce à l’enzyme tyrosinase. La tyrosine est tout d’abord convertie en DOPA puis en dopaquinone. Les tigres blancs peuvent être sujets à un second effet sédatif 24 à 36 heures après l’anesthésie.

Troubles du comportement

Par ailleurs, la plupart des dresseurs estiment le tigre blanc plus dangereux que les tigres orange. Ceci serait en partie du à leur déficience visuelle (voir ci-dessus).  En outre, la consanguinité engendrait une instabilité du comportement, comme constaté lors d’une étude chez le renard. Un caractère instable peut ainsi déclencher une crise d’agression ou de peur.  Selon certains auteurs, la consanguinité pourrait aussi favoriser l’expression de cette tendance agressive.

TIGRE BLANC LAS VEGASTigre blanc à l'hôtel The Mirage de Las Vegas (États-Unis) où, entre 1990 et 2003, les magiciens Siegfried & Roy ont présenté un spectacle de grande illusion avec des animaux sauvages. Le 3 octobre 2003, Montecore, un mâle tigre blanc de 7 ans, blessa très grièvement Roy Horn (photo Henning Schlottmann).

Au-delà des polémiques sur leur seule présence, la surmortalité des tigres blancs dans les zoos indiens et les études scientifiques sur les différentes affectations et malformations dont souffrent ces félins (hybrides ou purs tigres du Bengale) posent la question de leur avenir dans les institutions zoologiques.  Or en Inde, pays qui héberge l’immense majorité des tigres du Bengale captifs et où plus d’un quart de ces animaux  sont des spécimens blancs, le sujet revêt une certaine importance.

Sujet de thèse vétérinaire

Certes, avec quelque 260 individus, la pérennité de cette sous-espèce ex situ ne dépend pas du futur des individus blancs au sein des zoos indiens. Pourtant certains des tigres blancs du Bengale peuvent légitimement contribuer à la sauvegarde du tigre du Bengale puisqu’il semble avéré que des tigres blancs apparaissaient et survivaient jadis à l’état sauvage. Evidement, un tel choix nécessite un programme de reproduction sérieux et des croisements entre tigres blancs et orange dans le but d’élargir le patrimoine génétique des futures générations et non dans celui d’obtenir des spécimens blancs pour satisfaire les goûts du public.

Aussi serait-il intéressant que des travaux soient conduits en Europe sur une éventuelle corrélation entre consanguinité, allèle blanc et surmortalité chez les tigres blancs hybrides élevés sur le Vieux Continent. Au-delà d’un aspect purement scientifique, une telle recherche pourrait aussi servir la cause des tigres  « normaux », du Bengale ou d’ailleurs…

Sources :  WARRICK Deborah Marlene, « Inbreeding Depression in Captive White Tigers : Methods for Purifying Tiger Lineages», in Zoo's Print, volume XXV, n° 10, octobre 2010, The Times of India, AZA, site www.mad-cow.orgLe Monde, Wikipédia.

Journée mondiale du tigre : une bonne nouvelle en provenance du Népal

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Constat alarmant mais lueur d'espoir pour la Journée mondiale du tigre, célébrée ce lundi 29 juillet 2013.

100 000 au début du XXème siècle, 3 200 aujourd'hui : en un siècle, les tigres sauvages ont perdu plus de 97 % de leur population et 93 % de leur territoire. En outre, trois sous-espèces - le tigre de Bali (Panthera tigris balica), le tigre de la Caspienne (Panthera tigris virgata) et le tigre de Java (Panthera tigris sondaica) - se sont éteintes.

En novembre 2010 à Saint-Petersbourg (Russie), lors du Sommet international du tigre, les chefs d'État des 13 principaux pays asiatiques concernés (Bangladesh, Bhoutan, Birmanie, Cambodge, Chine, Inde, Indonésie, Laos, Malaisie, Népal, Russie, Thaïlande et Vietnam) se sont engagés à doubler le nombre de tigres sauvages d'ici à 2022. Un objectif baptisé« TX2 ».

TIGRE DU BENGALETigre du Bengale dans la Parc national indien de Ranthambhore, dans le Rajasthan (Photo Bjørn Christian Tørrissen).

En cette journée mondiale du tigre, désormais instaurée chaque 29 juillet, le Népal a annoncé que la population de tigres du Bengale (Panthera tigris tigris) vivant à l'état sauvage sur son territoire a augmenté de 64% en seulement quatre ans, avec 198 animaux recensés contre 121 lors d'un précédent comptage en 2009.

Pour les experts, cette hausse serait liée au renforcement de la répression du braconnage mais aussi à l'agrandissement des zones protégées. Selon l'étude dévoilée aujourd'hui, le parc national de Chitwan, situé au centre du Népal, accueille 120 tigres du Bengale. Cinquante autres évoluent dans le parc national de Bardia, tandis que le reste vit dans trois autres aires protégées.

Le tigre royal du Bengale, sous-espèce la plus nombreuse avec environ 2 500 individus, est classé en danger par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), c'est-à-dire confrontéà un risque très élevé d’extinction à l’état sauvage.

Sources : AFP, WWF, UICN, Le Monde.

 


Naissance d’un cheval de Przewalski par insémination artificielle : une première mondiale !

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Pour la première fois au monde, un cheval de Przewalski (Equus ferus przewalskii) est né par insémination artificielle samedi 27 juillet 2013. Ce succès a été obtenu par les scientifiques du Smithsonian Conservation Biology Institute (SCBI), à Front Royal, en Virginie (États-Unis). Créée le 25 janvier 2010, cette institution supervise l'effort de conservation des espèces mené par la Smithsonian Institution.

La naissance de la pouliche couronne sept années de recherches destinées à perfectionner la technique de reproduction assistée chez cet équidé confrontéà un risque très élevé d’extinction à l’état sauvage selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Les travaux ont été menés par le physiologiste Budhan Pukazhenthi et l’équipe d’élevage du cheval de Przewalski du SCBI, en collaboration avec l'Université d'Auburn (Alabama) et les experts de The Wilds, un centre de conservation de la faune sauvage situé dans l’Ohio.

« Un événement majeur pour la sauvegarde des équidés »

« Si l’on peut logiquement supposer que la reproduction du cheval de Przewalski est semblable à celle des chevaux domestiques, ce n’est tout simplement pas le cas »,  assure M. Pukazhenthi. «Après toutes ces années de persévérance, j'ai été ravi de recevoir l'appel m'informant que la pouliche était née. Je n’ai pas pu attendre pour la voir ! Il s'agit d'un événement majeur et nous espérons que notre réussite va stimuler l'intérêt pour l'étude et la conservation des équidés en voie de disparition dans le monde entier. »

CHEVAL DE PRZEWALSKI 04Mesurant entre 1,20  et 1,30 m au garrot, le cheval de Przewalski pèse environ 300 kilos. Il arbore une robe couleur isabelle avec une raie de mulet foncée et des zébrures sur les membres (photo Ph. Aquilon).

Cette naissance est aussi le fruit de la collaboration de SCBI, The Wilds et l’Université d’Auburn avec les centres de conservation pour la survie des espèces - « Conservation Centers for Species Survival » (C2S2) -, institutions nord-américaines coopérant à des fins d’élevage et de recherche. Fondée en 2005, C2S2 se consacre à la sauvegarde d’espèces nécessitant de vastes espaces, d’importants cheptels ou encore une perturbation minimale par le public. Outre SCBI et The Wilds, cette organisation regroupe le White Oak Conservation Center (Floride), le Diego Zoo Global (Californie), le Fossil Rim Wildlife Center (Texas) et le zoo Henry Doorly à Omaha (Nebraska).

Les ânes devancent le cheval sauvage

En 2008, les vétérinaires du Smithsonian'sNational Zoological Park de Washington ont réussi, avec l’aide d’un spécialiste de la fertilité humaine de Saint-Louis (Missouri), une inversion de vasectomie sur un cheval de Przewalski. Il s'agissait de la première opération de ce type sur une espèce d’équidés en voie de disparition.

CHEVAL DE PRZEWALSKI 01Étalon au parc animalier du Thot dans la vallée de la Vézère, en Dordogne (photo Ph. Aquilon).

Les scientifiques du SCBI furent également les premiers à obtenir la naissance de deux poulains onagres de Perse (Equus hemionus onager) - un âne sauvage - par insémination artificielle. Jusqu’alors aucun autre équidé sauvage n’avait vu le jour par insémination artificielle.

Gestation sous haute surveillance
Baptisée Anne et fille d'une jument importée d'Europe, la mère de la pouliche est née au SCBI. Le père, prénommé Agi, est actuellement considéré comme l'étalon le plus précieux génétiquement aux États-Unis, vit également à Front Royal.  « Il s’agissait de la première mise bas d’Anne», précise Dolores Reed, biologiste de surveillance à SCBI. « La jument a eu une grossesse normale de 340 jours et le poulinage a duré moins de 10 minutes.»

Des traitements hormonaux ont été nécessaires afin d’induire l'ovulation chez la jument, de même que des installations spéciales pour réaliser les échographies et pour conditionner l’animal à fournir des échantillons d'urine. En effet, la gestation de la jument a été attentivement surveillée durant près de 11 mois via les taux d'hormones urinaires. Par ailleurs, grâce à la technologie des ultrasons, Budhan Pukazhenthi a pu confirmer la gestation 35 jours après l'insémination.

Transferts inutiles

L’un des intérêts majeurs de l'insémination artificielle est d’éviter le transport des animaux, lequel peut se révéler difficile, dangereux, coûteux et potentiellement stressant pour les individus concernés. En revanche, la collecte de sperme s’effectue en toute sécurité sous la surveillance du personnel vétérinaire. Cette technique facilite et améliore donc la gestion des petites populations d'espèces en péril.

Pour les responsables du Smithsonian'sNational Zoological Park, cette naissance exceptionnelle « confirme l'importance d'intégrer la gestion des animaux dans la recherche et de développer des technologies de reproduction assistée pour les espèces menacées d’extinction ».

Éteint à l’état sauvage

Découvert en 1879 en Mongolie dans les montagnes bordant le désert de Gobi par l’officier russe Nikolaï Mikhaïlovitch Przewalski, le cheval sauvage qui porte aujourd’hui son nom a été déclarééteint dans la nature en 1969. Cette  année-là, le dernier spécimen vivant à l’état sauvage, un étalon, est observé dans la Dzoungarie par un scientifique mongol. Seuls subsistent alors les individus élevés par les parcs zoologiques.

CHEVAL DE PRZEWALSKI 02Enclos des chevaux de Przewalski à la Ménagerie du Jardin des Plantes de Paris (photo Ph. Aquilon).

Entre 1897 et 1902, quatre expéditions ont en effet ramené 53 poulains vivants en Occident mais seulement onze d’entre eux ont génétiquement contribuéà la sauvegarde de l’espèce. Un douzième individu fondateur, une jument nommée Orlitza III, a été capturée à l’état sauvage en 1947. Un treizième spécimen fondateur, un étalon né en 1906 à Halle (Allemagne), est en fait un hybride : sa mère serait une jument domestique originaire de Mongolie, utilisée comme nourrice pour les poulains de Przewalski durant leur transfert vers l’Europe. À ce sujet, certains auteurs suspectent l’une des juments fondatrices d’avoir également eu un ancêtre domestique.

Une divergence vieille de 50.000 ans

À la fin de la Seconde Guerre Mondiale, seuls 31 chevaux de Przewalski, dont 12 reproducteurs, vivaient en captivité dans les zoos de Prague et Munich. Au milieu des années 1970, la population de chevaux de Przewalski était estimée à quelque 300 individus. Aujourd’hui, l’espèce compterait entre 1 800 et 2 000 spécimens. Grâce à divers programmes de réintroduction, plus de 350 chevaux de Przewalski sont retournés à l’état sauvage dans leur aire de répartition originelle en Mongolie. Quelques troupeaux vivent également à l’état sauvage ou en semi-liberté en Chine, au Kazakhstan mais aussi en Ukraine, en Espagne et en France, sur le causse Méjean en Lozère.

CHEVAL DE PRZEWALSKI LOZEREEn 1993 et 1994, onze chevaux de Przewalski provenant de parcs zoologiques allemands, anglais et français ont été relâchés en semi-liberté au Villaret, sur le causse Méjean (Lozère). Après dix ans de préparation à la vie sauvage, 22 individus ont été transférés en 2004 et 2005 dans un enclos de 14.000 hectares à Khomyn Tal, près du parc national de Khar Us Nuur, en Mongolie. Le site du Villaret accueille aujourd’hui une quarantaine de chevaux (photo Ancalagon).

Une étude génétique conduite par des chercheurs du Muséum d’Histoire Naturelle du Danemark vient néanmoins de révéler que des lignées de purs chevaux de Przewalski existent toujours et que les efforts pour la sauvegarde de l’espèce sont scientifiquement légitimes. Publiés en 2013 par la revue Nature, les résultats de cette étude révèlent également que ces chevaux sauvages ont divergé de la lignée du cheval « moderne » il y a 50.000 ans. A noter que le cheval de Przewalski dispose de 66 chromosomes contre 64 pour le cheval domestique.

Haro sur la consanguinité

La base génétique très restreinte de la population actuelle des chevaux de Przewalski ferait toutefois planer diverses menaces sur la crinière de ces équidés, parmi lesquelles une sensibilité accrue aux épizooties.  En outre, selon les études de la paléontologue française Laure Danilo, 92 % des chevaux morts depuis 20 ans avaient été affectés par une asymétrie faciale. Cette malformation provoque une usure irrégulière et en diagonale des dents, susceptible de réduire de moitié l’espérance de vie de l’animal. L’une des solutions préconisées pour réduire la consanguinité passerait par la création de communautés de chevaux isolées les unes des autres.

Au regard de ces considérations, la première mondiale réussie la semaine dernière par l’équipe du Smithsonian Conservation Biology Institute prend toute sa valeur. L’insémination artificielle constitue un nouvel espoir pour la sauvegarde, à long terme, du cheval de Przewalski.

 

Sources : Smithsonian'sNational Zoological Park , IUCN, Nature, association Takh, Sauvés de l'extinction (documentaire de Frédéric Lepage et Guillaume Levis).

Aujourd'hui, lundi 21 octobre, Journée des reptiles !

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La disparition de leur habitat et le risque d'extinction de leur espèce menacent aujourd'hui nombre de reptiles. Baptisée «Reptile Awareness Day », la journée du 21 octobre souhaite faire mieux connaître ces animaux fascinants, leurs environnements naturels et les enjeux écologiques liés à leur sauvegarde.

REPTILE AWARENESS DAY(Photo Ph. Aquilon)

Le Festival de Ménigoute, « point chaud » de la biodiversité, du 29 octobre au 3 novembre 2013

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Du mercredi 29 octobre au dimanche 3 novembre 2013, le 29eFestival International du Film Ornithologique de Ménigoute (Deux-Sèvres) témoignera de la richesse de la biodiversité comme de la nécessité de sa protection et du développement durable, à travers le cinéma animalier.

AFFICHE MENIGOUTE 2013Lancé en 1985 et porté depuis 1993 par l’association Mainate, ce rendez-vous de renommée internationale sera présidé par la journaliste, réalisatrice et productrice Dominique Martin-Ferrari.DOCUMENTAIRE VALTER TORRI OKSigné Valter Torri, Il pastore e la montagna partage la journée -peut-être la dernière, d’un berger dans les montagnes italiennes. L’homme songe à quitter la vie dans les alpages pour redescendre définitivement dans la vallée (photo V. Torri).

Du bassin d’Arcachon aux montagnes de Mongolie

Au fil de cette nouvelle édition, les festivaliers partiront notamment sur les traces de la panthère des neiges dans l’Altaï, du méconnu desman des  Pyrénées et de la huppe en Autriche, découvriront la réserve naturelle d'Akyatan en Turquie comme l'écosystème polynésien des îles Marquises, partiront à la rencontre des habitants sauvages de la ville de Cologne, pénètreront dans la forêt tropicale du Congo sur les pas des pygmées Baka, observeront les hôtes de la réserve ornithologique du Teich dans le bassin d’Arcachon, navigueront en mer du Nord, sur les eaux du Danube ou encore dans le delta de la Volga, aborderont le rivage des Féroé dans le sillage des globicéphales, parcourront les immensités glacées du Spitzberg, assisteront à la curée des vautours au col de Marie-Blanque ou suivront des écoliers nettoyant une plage jonchée de déchets !

Au total, une sélection de près de 40 films de tous les continents, présentés pour la plupart en exclusivité française.

DOCUMENTAIRE QUINCY RUSSEL OKNature invisible - Plantes superpuissantes, documentaire de Quincy Russel, dévoile une partie des étonnants pouvoirs du monde végétal (photo Q. Russel).

Jumelles, conférences et apéro !

Entre deux projections, les festivaliers pourront profiter de sorties naturalistes vers les hauts lieux ornithologiques de la région et les zones préservées de la Gâtine, visiter le salon d’art animalier, découvrir diverses expositions alentours, s’initier à la photographie, au dessin comme à la sculpture naturalistes ou assister à plusieurs conférences comme celle présentée jeudi 31 octobre par Michel Rocard et Stéphane Hergueta sur « les enjeux géopolitiques et environnementaux du Grand Nord. Focus sur la biodiversité et l'ours polaire ».

ANIMAL EGYPTE ANCIENNE OKLa Chapelle Boucard, ancienne chapelle des Hospices de Ménigoute, accueillera une exposition consacrée au nouvel ouvrage de Marie et Philippe Huet, L’animal dans l’Égypte ancienne.

Les amoureux de la nature débattront aussi lors des apéros de l’environnement ou suivront les travaux des 7e Journées Nationales sur la conservation des amphibiens et des reptiles. Enfin, des lectures de contes et des ateliers nature accueilleront les plus jeunes. A Ménigoute, la biodiversité se célèbre aussi en dehors des salles obscures.

Pour télécharger le programme 2013 du Festival : www.menigoute-festival.org/media/depliant2013-online.pdf

Pour tout renseignement complémentaire : www.menigoute-festival.org/

 

Les États-Unis décident de protéger un minuscule poisson d’eau douce

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Souvent oubliés des programmes de conservation, les poissons d’eau douce paient pourtant un lourd tribu à la perte de biodiversité. Le cas des goodéidés endémiques du Mexique constitue à cet égard un exemple (trop) parlant.

L’US and Wildlife Service, organisme fédéral chargé de la gestion et la préservation de la faune aux États-Unis, a pourtant annoncé une bonne nouvelle début octobre 2013 : le « spring pygmy sunfish » (Elassoma alabamae) est désormais protégé par l’Endangered Species Act. Votée en 1973, cette loi fédérale vise à protéger les espèces et les écosystèmes menacés de disparition.

SPRING PYGMY SUNFISH 02(Photo US and Wildlife Service)

« Sweet home Alabama »

Le « spring pygmy sunfish » ou « poisson-soleil pygmée de printemps » (il ne semble pas exister de nom courant francophone) vit uniquement en Alabama et plus précisément dans le cours d’eau de Beaverdam Creek situé dans le réseau hydraulique de la rivière Tennessee, au sud-est du comté de Limestone. Son aire de répartition se limite à une dizaine de kilomètres de rivière et à 570 hectares de zones humides dont quatre mares de printemps. Autrefois, ce tout petit poisson occupait deux autres sites dans le nord de l’Alabama.

SPRING PYGMY SUNFISH 01(Photo Alabama Department of Conservation and Natural Resources)

À l’âge adulte, le « poisson-soleil pygmée de printemps » mesure 2,5 cm. Le dimorphisme sexuel est marqué, mâles et femelles présentant des colorations différentes. Les premiers adoptent une livrée bleu veloutée en période de frai ou lorsqu’ils défendent leur territoire. L’espèce exige des eaux claires avec une végétation dense sur laquelle les œufs sont déposés et permettant aux juvéniles comme aux adultes d’échapper aux prédateurs. La durée de vie de ces poissons n’excède pas un an. La ponte a lieu en mars et en avril et peu d’adultes sont aperçus au-delà de cette période.

Voici un lien vers une vidéo présentant quelques spécimens élevés en captivité : http://www.youtube.com/watch?v=sIxxfNCbYbA

Sources : US and Wildlife Service, Tennessee Aquarium Conservation Institute, http://conservationfisheries.org

L’ancien directeur du zoo de Bâle vient de célébrer ses 100 ans !

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Directeur du zoo de Bâle (Suisse) de 1953 à 1978, Ernst Michael Lang a fêté ses 100 ans le 16 octobre 2013. Natif de Lucerne, il suit des études de médecine vétérinaire à Berne puis Hanovre (Allemagne) avant de prendre les rênes d’un cabinet à Andermatt (canton d’Uri). Durant la Seconde Guerre mondiale, le jeune vétérinaire fournit des chevaux à l’armée suisse puis, en 1942, reprend un cabinet à Binningen (canton de Bâle-Campagne) tout en travaillant déjà pour le zoo de Bâle. Il en devient directeur en 1953, après le départ du Pr Heini Hediger pour Zurich.

DR ERNST LANG

Soucieux de ne plus maintenir en captivité des individus isolés et souhaitant fonder des couples ou des groupes reproducteurs, Ernst M. Lang effectue plusieurs séjours en Afrique dont il ramène notamment des éléphants, des girafes, des okapis et des ânes sauvages de Somalie. En 1953, le zoo fait aussi importer d’un parc américain un gorille mâle, baptisé Stefi, afin de former avec la femelle Achilla le premier couple de gorilles adultes élevé dans un établissement zoologique européen.

Série de naissances exceptionnelles

Espèce après espèce, le Dr Lang pose les fondements des succès de reproduction contribuant à la renommée de « son » zoo. En 1953, le Zolli obtient sa première naissance d’hippopotame nain, suivie par plus de soixante-dix autres. En 1956, le premier rhinocéros indien né en zoo voit le jour à Bâle. Depuis ce jour, le parc a enregistré une trentaine de mises bas. En 1958, le Zolli s’enorgueillit d’une nouvelle première, européenne cette fois, avec la naissance d’un flamant du Chili. Et le 23 septembre de l’année suivante, Achilla donne vie à Goma, premier gorille né dans un zoo européen et deuxième gorille à voir le jour en captivité.

GOMA ZOO DE BALEPremier anniversaire en famille pour Goma, le 23 septembre 1960 (photo Zoo de Bâle).

Jugeant que la mère, inexpérimentée ne prend pas correctement soin de Goma, Ernst M. Lang accueille le bébé gorille au sein de sa famille. La petite femelle est élevée et nourrie comme un enfant, allant déjeuner au restaurant ou partant même en vacances dans le Tessin. Le 2 mai 1971, Goma donnera le jour à Tamtam, premier bébé gorille de la deuxième génération du zoo. Aujourd'hui encore, Ernst M. Lang conserve un lien très fort avec Goma et lui rend visite chaque semaine.

Sauvegarde de l’âne de Somalie

En 1970, le directeur fait importer à Bâle cinq ânes sauvages de Somalie (Equus africanus somalicus), trois mâles et deux femelles. Ces équidés n’ont alors guère les faveurs des responsables de parcs zoologiques car peu spectaculaires pour les visiteurs. La première naissance d’un ânon intervient en 1972. La population captive de cette sous-espèce de l'âne sauvage d'Afrique, classée en danger critique d'extinction par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), descend de ce groupe fondateur et des 12 individus envoyés en 1972 dans la réserve de Hai Bar, en Israël. Fin 2011, seulement 210 ânes de Somalie étaient élevés en captivité dont près de 150 au sein de parcs membres de l’EAZA.

ERNST LANG OPERATION 1962Vétérinaire de formation, le directeur du zoo rhénan lors de l’opération d’une panthère en mai 1962 (photo Zoo de Bâle).

Côté installations, l’actuel pavillon des éléphants d’Afrique (l’ouverture de leur nouvel espace étant prévu à l’automne 2016), le vivarium, le pavillon des singes, l'enclos des bongos, celui des ânes de Somalie et le zoo pour enfants ont notamment été créés sous la direction d'Ernst Lang, assisté dans sa tâche par le Pr Urs Rahm, directeur du muséum d'histoire naturelle de Bâle, et Rudolf Schenkel, professeur de zoologie et éthologue. Les aménagements extérieurs du paysagiste Kurt Brägger datent également de l’époque où le Dr Lang dirigea le Zolli.

ERNST LANG SYMPOSIUM 1972Le Dr Lang, en 1972, put se réjouir d’une autre naissance obtenue au zoo de Bâle : celle de l’EUAC, European Union of Aquarium Curators (photo Zoo de Bâle).

Lien vers la vidéo d’une interview du Dr Ernst Michael Lang évoquant (avec des documents d’archives) la naissance et les jeunes années de Goma : http://www.zoobasel.ch/fr/aktuell/detail.php?NEWSID=706*

Sources : zoo de Bâle, Equids : Zebras, Asses and Horses. Status Survey and Conservation Action Plan 2002, Zooquaria.

 

 

Un parc anglais lance une campagne pour recueillir un ours polaire «mexicain»

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Avec le soutien du Sunday Mirror, le Yorkshire Wildlife Park (Royaume-Uni) vient de lancer une campagne afin de réunir les 150 000 £ (175 000 €) nécessaires au « rapatriement » d’une femelle ours polaire actuellement hébergée dans un parc animalier mexicain. Âgée de 22 ans et baptisée Yupi, cette dernière vit depuis 1992 au zoo de Morelia, cité du Mexique central. Selon le site « Save Yupi », elle y serait arrivée alors qu’elle avait entre 3 mois et deux ans. Orpheline, Yupi serait originaire d’Alaska où sa mère pourrait avoir été tuée par un chasseur ou un riverain près de l’habitation duquel elle se serait approchée. Au zoo de Morelia, Yupi occuperait l’ancien enclos d’un grizzly.

YUPI 01(Photo « Save Yupi »)

Pour Cheryl Williams, directrice du Wildlife Park Yorkshire, les conditions de vie de cette ourse sont inacceptables, non seulement en raison des conditions climatiques mais aussi de son inactivité forcée dans l’enceinte de son enclos en béton, quand bien même celui-ci dispose d’un bassin.

Des collines, un lac et des grottes !

À l’heure actuelle, seuls trois ours polaires sont élevés dans des zoos de Grande-Bretagne : deux mâles au Highland Wildlife Park près de Kingussie (Écosse) et une femelle, Zara, au Heythrop Zoological Gardens à Chipping Norton (Oxfordshire).

Le Yorkshire Wildlife Park a lancé la construction d’un enclos d’une superficie annoncée de 6 hectares. Planté d’essences arctiques, il disposerait de collines et de lacs. Le coût des travaux, dont la première phase devrait être achevée en mars 2014, est estiméà 750 000 £ (environ 880 000 €).

YUPI 02(Photo « Save Yupi »)

Pour John Minion, chief executive director du parc anglais, «Yupi souffrira toute sa vie de troubles mentaux liés à l’environnement dans lequel elle a vécu ». « Elle est déjà assez âgée et son espérance de vie n’excède guère trente ans. Pourtant, elle ne doit pas rester une minute de plus dans ce zoo mexicain, a précisé M. Minion. Nous allons lui fournir les conditions de vie les plus naturelles que nous pourrons, avec des grottes où elle pourra se cacher, de la verdure et un plan d’eau froid et profond. Elle aura aussi la possibilité d'interagir avec les huit autres ours que nous espérons recueillir.»

En 2010, le Yorkshire Wildlife Park avait déjà recueilli un groupe de treize lions originaires du zoo d’Oradea (Roumanie).

LIONS YZP(Légende) En 2010, le transfert des 13 lions depuis la Roumanie avait déjàété estiméà 150 000 £ (175 000 €), hors coût de leur nouvel enclos de 4 hectares (photo DR).

Piste nord-américaine

Il est toutefois envisageable que Yupi puisse être transférée vers une institution zoologique nord-américaine. Parmi les noms avancés figurent le zoo de Detroit (États-Unis) et des établissements installés en Ontario (Canada). Le North Carolina Zoo (États-Unis) pourrait constituer une autre option. En effet, ce zoo vient de rénover un enclos originellement destinéà accueillir des ours polaires. S’étendant sur quelque 10 000 m², il comprend notamment un vaste bassin et une tanière. Or Wilhem, le mâle du NCZ confié au Milwaukee County Zoo le temps des travaux, est mort dernièrement à 28 ans et aucun ours polaire ne serait disponible pour occuper le nouvel enclos qui aurait coûté au NCZ la bagatelle de 4 millions de dollars !

Lien vers une vidéo de Yupi dans son enclos du zoo de Morelia : www.youtube.com/watch?v=mPV8WO5dNYA

Sources : « Save Yupi », Yorkshire Wildlife Park, leszoosdanslemonde.com

La géline de Touraine célèbre son centenaire ce week-end à Loches (37)

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Samedi 9 et dimanche 10 novembre 2013, la géline de Touraine célèbrera ses cent ans à Loches (Indre-et-Loire), berceau de cette race de poule  ayant frôlé l’extinction au début du siècle dernier. Si la naissance de la géline de Touraine noire peut légitimement être datée du 23 octobre 1909 avec la fondation du Club avicole de Touraine et la rédaction du premier standard de la race, l’acte officiel remonte cependant au 12 novembre 1913 avec l’homologation du standard au niveau national (lire http://biofaune.canalblog.com/archives/2012/09/12/25088098.html).

AFFICHE GELINE

Afin de commémorer ce centenaire, l’Union des Amateurs de la Géline de Touraine et autres races de basse-cour tourangelles (UAGT) proposera deux jours durant une exposition nationale d’aviculture dont les temps forts seront  le championnat de France de la géline de Touraine, le challenge régional de l’oie de Touraine -race à faible effectif sauvée de l’oubli au cours des années 1990- et, peut-être, l’homologation tant attendue et espérée du lapin gris de Touraine. Cent ans presque jour pour jour après la reconnaissance officielle de la géline, l’événement aurait valeur de symbole et constituerait un bel encouragement pour l’UAGT, association fondée en 1997 et visant notamment à promouvoir les races locales tout en veillant à la sauvegarde de leur authenticité.

 Centenaire de la géline de Touraine, Espace Agnès Sorel, à Loches :

-        samedi 9 novembre 2013 de 9h à 18 h.

-        dimanche 10 novembre de 9h30 à 18h.

Entrée gratuite.

www.gelinedetouraine.fr


Sauvé de l’oubli, le lapin gris de Touraine obtient le statut de race officielle !

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« C’est officiel : le lapin gris de Touraine est homologué. » Samedi 9 novembre 2013, Yves Vervialle, président de l’Union des amateurs de la géline de Touraine et autres races de basse-cour tourangelles (UAGT), a annoncé la  nouvelle attendue lors de l’inauguration de l’exposition célébrant le centenaire de la géline de Touraine. Survenant un siècle, presque jour pour jour, après celle de la célèbre poule noire, cette reconnaissance a eu lieu à Loches (Indre-et-Loire), l’ancienne place forte royale étant considérée comme le berceau de la race.

LAPIN GRIS 01(Photo Ph. Aquilon)

Carotte sur le gâteau du centenaire

La veille, Jean-Jacques Ménigoz, président de la fédération française de cuniculiculture, avait soigneusement examiné les quelque vingt-cinq spécimens présentés à l’Espace Agnès-Sorel afin de juger de leur conformité avec le standard du lapin gris. Celui-ci  arbore notamment une robe gris clair, fruit d’une réparation homogène des pointes noires des poils recteurs. La longueur des poils avoisine 3 cm. En revanche, le ventre comme le dessous de la queue restent blancs.

LAPIN GRIS 03Le lapin gris de Touraine est classé parmi les races de taille moyenne. Ici, le meilleur mâle de l'exposition lochoise (photo Ph. Aquilon).

Vifs et brillants, les yeux possèdent un iris gris clair au reflet bleuté. Pesant idéalement entre 3,750 et 4,5 kg, le lapin gris de Touraine présente un aspect ramassé et massif avec une musculature régulièrement répartie sur une ossature équilibrée. La ligne dorsale harmonieuse se termine par une croupe bien arrondie. S’il existe, le fanon doit être le plus réduit possible chez la femelle et absent chez le mâle. Le standard mentionne également la présence d’une zone plus foncée sur  la tête, légèrement busquée. Velues et bien serrées à la base, les oreilles mesurent entre 11 et 13 cm.

L’ancien lapin du Lochois

Pour autant, le lapin gris de Touraine n’est pas né d’hier ! Avérée semble-t-il dès le début du XXe siècle, sa présence dans la région serait plus ancienne encore. Dans les années 1950-1960, ce lapin était très commun dans le sud de la région tourangelle et déjà connu sous l’appellation « gris de Touraine ». Cependant, à la différence  de la blanche oie de Touraine ou de la noire géline, ce lapin n’avait jamais été reconnu comme race officielle.

LAPIN GRIS 04Chez le gris de Touraine, le liseré des oreilles doit être légèrement marqué, comme chez cette femelle (photo Ph. Aquilon).

Il va ensuite sombrer peu à peu dans l’oubli jusqu’à l’orée du XXIème siècle.  En 2000, une poignée d’éleveurs part sur ses traces et dénichent quelques individus, essentiellement chez des personnes âgées. Ils décident alors de faire renaître ce lapin de ses –presque- cendres et de le faire reconnaître comme race officielle.

Trois présentations avant le sésame

Le 5 octobre 2010, une réunion se tient en ce sens à Veigné, sur les rives de l’Indre, à une trentaine de km au nord-ouest de Loches. Une trentaine de sujets sont soumis à l’avis du secrétaire de la commission des standards de la fédération française de cuniculiculture. Après avoir débattu du travail restant à accomplir pour finaliser la race et le standard, la décision est prise : dès le lendemain,  la demande officielle d’homologation est adressée par courrier à la fédération.

LAPIN GRIS 02Les portées du lapin gris de Touraine, race assez prolifique, comptent en moyenne entre 7 et 9 lapereaux (photo Ph. Aquilon).

Une première présentation a lieu le 15 décembre 2011 à Saint-Amand-Montrond (Cher) puis une deuxième l’automne suivant, le 22 novembre 2012, à Montluçon (Allier).  La troisième et dernière a donc eu lieu vendredi 8 novembre 2013 à Loches avec près de 25 spécimens fruits de la sélection d’une dizaine de passionnés. Race à faibles effectifs, le lapin gris de Touraine doit maintenir séduire un nombre croissant d’éleveurs pour assurer son avenir.

Le Salon du centenaire de la géline de Touraine a par ailleurs accueilli le championnat de France de la race et le challenge régional de l’oie de Touraine dont voici quelques clichés.

JARS DE TOURAINE OKRéputée pour ses talents de gardienne comme pour sa chair délicate et son développement rapide, l'oie de Touraine s'approvisoire aisément. Ici, le jars de Touraine sacré champion régional (photo Ph. Aquilon).

 

GELINE 02Plutôt fine, la tête de la géline de Touraine se caractérise, entre autres, par un bec noir et fort à pointe blanche, une crête rouge et droite et des oreillons rouges sablés de blanc en leur centre comme chez ce coq, sacré champion de France cette année (photo Ph. Aquilon).

 

GELINE 01Poule rustique pèsant entre 2,5 et 3 kg, la géline de Touraine se distingue par son plumage noir aux reflets métalliques comme chez cette femelle désignée championne de France 2013 (photo Ph. Aquilon).

Sources : brochure du Centenaire de la géline de Touraine, La Nouvelle République.

Une semaine internationale dédiée aux derniers orangs-outans sauvages

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L’« Orangutan Caring Week », également baptisée «World Orangutan Week » (« Semaine mondiale de l’orang-outan ») a lieu jusqu’au samedi 16 novembre 2013. Lancée en 2005 par l'Orang Utan Republik Foundation, cette initiative entend sensibiliser le grand public et promouvoir des actions d’éducation et de conservation pour la sauvegarde de ces anthropoïdes et de leur habitat.

ORANG OUTAN CARING WEEK 2013

Voici un siècle, près de 315.000 orangs-outans vivaient dans les forêts d’Indonésie. Aujourd’hui, les spécialistes estiment le nombre d’orangs-outans de Sumatra (Pongo abelii) à environ 6.600 individus. L’espèce est classée en danger critique d’extinction par l'Union internationale pour la conservation de la nature(UICN).  De son côté, la population de l’orang-outan de Bornéo (Pongo pygmaeus) s’élèverait à moins de 54.000 spécimens. L’UICN considère cette seconde espèce comme en danger, c’est-à-dire confrontée à un risque très élevé d’extinction à l’état sauvage.

Pour de nombreux scientifiques, au regard des rythmes actuels de déclin des populations et de la déforestation liée notamment aux plantations de palmiers à huile, l’orang-outan de Sumatra pourrait disparaître à l'état sauvage d’ici 2020.

Un saola observé au Vietnam pour la première fois depuis 15 ans !

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Pour la première fois depuis 1998, un piège photographique installé dans une forêt au centre du Vietnam a photographié en septembre dernier un saola (Pseudoryx nghetinhensis) a annoncé mercredi 13 novembre 2013 le WWF (World Wildlife Fund).

«Quand nous avons découvert les photos, nous n'en croyions pas nos yeux. Le saola est le saint Graal des zoologistes d'Asie du Sud-Est», a affirmé Van Ngoc Thinh, responsable du WWF au Vietnam. «Cette découverte stupéfiante relance l’espoir de sauvegarder cette espèce.»

SAOLA 01L’exceptionnel cliché pris dans une forêt vietnamienne en septembre 2013 (photo DR).

Surnommé la licorne asiatique, ce bovidé est certainement l’un des animaux les plus rares au monde. Sa population est estimée à quelques centaines d’individus et l’espèce est classée en danger critique d’extinction par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

Une créature mythique découverte en 1992

Longtemps considéré comme relevant du mythe, le soala a été découvert dans la cordillère annamitique en 1992, au cœur du parc national de Vũ Quang, lors d’une expédition menée conjointement par le Ministère des Forêts vietnamien et le WWF. Cette mission avait trouvé trois crânes conservés chez des chasseurs. Le soala a ensuite été officiellement décrit dans un article publié en 1993 par la revue scientifique Nature. Il devint alors le plus gros mammifère découvert lors des cinquante dernières années.

SAOLA 03Le saola mâle capturé en août 2010 par des villageois laotiens est mort après quelques jours de captivité (photo Bolikhamxay Provincial Conservation Unit).

En août 2010, un saola a été capturé par des villageois au Laos. Ce mâle adulte est mort après quelques jours de captivité, avant que l’équipe de l’UICN et de la Wildlife Conservation Society (WCS) dépêchée sur place par les autorités de la province de Borikhamxay n’aient pu le relâcher dans son milieu naturel. La précieuse dépouille de ce spécimen a toutefois été récupéré par les chercheurs de l’UICN.

Cousin de la vache, la chèvre et l’antilope

Craintif, le saola survit dans les forêts humides s’étendant de part et d’autre de la frontière entre le Vietnam et le Laos, à une altitude comprise entre 300 et 1800 m.

Toisant 90 cm au garrot et mesurant près d’un 1,50 m pour une masse avoisinant le quintal, le saola possède un long cou et une petite tête ornée de cornes légèrement recourbées vers l’arrière. Évoquant celles de l’oryx (d’où l’appellation de Pseudoryx), elles atteignent jusqu’à 45 cm chez les mâles.

SAOLA 02Durant la saison des pluies, les saolas vivent dans les forêts de montagne. En hiver, ils se déplacent vers les plaines. Très timides, ils ne s’approchent jamais des villages et des champs (photo Wikipedia).

Arborant une robe brun foncé rehaussée d’une raie noire le long du dos, le saola possède des pattes sombres tachetées de blanc sur les pieds. La face se caractérise par des bandes verticales blanches sur les joues et les arcades sourcilières ainsi que des tâches claires sur le nez et le menton.  Situées dans un repli du museau et utilisées pour le marquage territorial, les glandes à musc du saola seraient parmi les plus volumineuses du règne animal.

Le cliché obtenu en septembre dernier apporte ainsi une lueur d’espoir pour l’avenir de cette espèce emblématique du Sud-Est asiatique.

Biodiversité mondiale : des chercheurs français identifient 78 sites «irremplaçables»

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Publiée vendredi 15 novembre 2013 dans la revue Science, une étude conduite par le Centre d'écologie fonctionnelle et évolutive (CEFE) de l’université de Montpellier (Hérault) a dévoilé une liste de 78 sites identifiés comme « irremplaçables » pour la conservation des espèces. Ces sites représentent 137 aires protégées dans 34 pays, dont la France avec le Parc naturel régional de la Martinique et le Parc national de la Guadeloupe.

PARC NATIONAL DE CANAIMAFigurant parmi les 78 sites retenus, le Parc national de Canaima au Venezuela abrite le Salto Angel, chute d'eau la plus élevée du monde (photo Yosemite).

Menés en collaboration avec diverses organisations internationales, ces travaux ont calculé l'"irremplaçabilité" de chaque aire protégée, à partir d'une base de données forte de 173 000 aires protégées terrestres et de 21 500 espèces recensées dans la liste rouge des espèces menacées établie par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). L’étude française propose aussi des pistes concrètes afin d’améliorer l'efficacité de ces zones protégées pour la sauvegarde de la biodiversité.

À classer de toute urgence

À eux seuls, les 78  « hotspots » hébergent l’essentiel des populations de quelque 600 espèces d'oiseaux, amphibiens et mammifères, menacées de disparition pour la moitié d’entre elles.  En outre, ces sites abritent des espèces endémiques à l’instar du canard sauvage de Laysan (Anas laysanensis), une espèce classée en danger critique d'extinction par l’UICN et survivant dans l’archipel d’Hawaï (États-Unis) ou des 13 espèces d'amphibiens présentes dans le Parc national de Canaima, sur le plateau des Guyanes au Venezuela. Ce dernier a été déclaré Patrimoine de l’Humanité par l’Unesco en 1994.

CANARD DE LAYSANLe canard de Laysan - ici un mâle - est endémique des îles hawaïennes, l’un des 78 sites répertoriés par l’équipe montpelliéraine (photo Jimmy Breeden).

Et si d’autres aires protégées sont également inscrites à la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, comme les îles Galapagos (Équateur), le Parc national de Manú (Pérou) ou les Ghats occidentaux (Inde), la moitié de la surface recouverte par ces aires protégées ne bénéficie pas d’une telle reconnaissance selon l’étude montpelliéraine. Laquelle évoque notamment le Parc national des Montagnes Udzungwa (Tanzanie), les zones humides de la péninsule de Zapata (Cuba) ou le Parc naturel national de la Sierra Nevada de Santa Marta (Colombie), site jugé par les scientifiques« le plus irremplaçable au monde pour les espèces menacées ». Or le classement au patrimoine mondial de l'Unesco permettrait, selon les chercheurs, « d’assurer une protection plus efficace de l'exceptionnelle biodiversité de ces aires ».

Source : France 3 Languedoc-Roussillon.

Flocon de Neige, l’unique gorille albinos, s’est éteint voici 10 ans

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Il y a dix ans jour pour jour, le lundi 24 novembre 2003, Flocon de neige, l’unique gorille albinos connu à ce jour, s’est éteint au zoo de Barcelone (Espagne). Souffrant d’une forme rare de cancer de la peau diagnostiqué en 2001 et pour lequel il avait été opéréà trois reprises,  Flocon de neige a finalement été euthanasié afin que ses souffrances soient abrégées. Selon certains soigneurs du zoo de la capitale catalane, le gorille, auquel des analgésiques étaient administrés, avait perdu tout désir de jouer avec les membres de sa famille et préférait rester seul, hors de la vue du public.

FLOCON DE NEIGE STATION DE METRODu samedi 16 au dimanche 24 novembre 2013, pour commémorer la mort de Flocon de Neige, le zoo de Barcelone et sa Fondation ont organisé une semaine dédiée à la conservation des primates, avec notamment ces affiches dans la station de métro Ciutadella-Vila Olímpica (photo page Facebook du zoo de Barcelone).

Maladie génétique

La maladie dont était atteint le célèbre gorille résultait vraisemblablement de son albinisme oculo-cutané (AOC) de type 1A. L’état de Flocon de neige avait été révélé au public en septembre 2003. Des milliers de visiteurs étaient venus lui rendre un dernier hommage au cours des semaines suivantes.

L’albinisme de Copito de Nieveétait comparable à celui le plus fréquemment rencontré chez l’être humain. L’AOC de type 1A est liéà une activité nulle de la tyrosinase. Les personnes atteintes naissent avec les cheveux et la peau blancs et les yeux bleus. Ces caractéristiques persistent toute la vie durant. La peau ne bronze pas et s’avère très sensible au soleil. Il ne se produit aucune synthèse de mélanine. Les sujets présentent parfois certaines anomalies oculaires comme le nystagmus, mouvement d'oscillation involontaire et saccadé du globe oculaire. Flocon de Neige souffrait ainsi de photophobie, c’est-à-dire d’une crainte de la lumière.

FLOCON DE NEIGE 03Albinos, « Flocon de neige » ou « Copito de Nieve » en espagnol avait une peau rose très sensible au soleil, des yeux bleus et souffrait de photophobie (photo zoo de Barcelone).

Le gorille maigrit

Hormis un épisode de varicelle dans sa prime jeunesse, Flocon de Neige ne connaît aucun souci majeur de santé avant de franchir le cap de la trentaine. En 1996, les vétérinaires détectent des problèmes de peau avec un rougissement cutané et des ulcères sur diverses parties du corps. Un bilan de santé complet révèle un érythème provoqué par le soleil. L’état général du gorille s’avère toutefois rassurant.

En janvier 1999, Flocon de Neige a perdu 20 % de sa masse. Il subit un check-up très poussé, de l'échographie des reins, du foie et de la thyroïde à une radio de la cage thoracique en passant par une palpation générale. Aucune affection particulière n’est décelée. Le gorille mâle souffre en fait de cachexie sénile, le vieillissement entraînant une perte progressive de la masse corporelle. Son alimentaire est donc revue à l’aune du diagnostic avec l’apport de compléments nutritionnels.

Interventions chirurgicales

En septembre 2001, le gorille est opéré d’un ulcère mesurant environ 3,5 cm de diamètre sur le sein droit. Les analyses font apparaître un carcinome épidermoïde indifférencié, une tumeur maligne associée à un type de cancer de la peau se développant habituellement sur les couches supérieures de l'épiderme et apparaissant souvent dans des zones exposées au soleil. Flocon de Neige souffre aussi d’une cataracte. En mai 2002, les chirurgiens retirent le carcinome de son sein droit et opèrent sa cataracte de l'œil droit, son œil gauche étant opéré en 2003.

En novembre 2002, les chirurgiens ôtent une nouvelle tumeur de son aisselle et constatent que le cancer s’est propagé. L’équipe du zoo catalan décide que Flocon de Neige ne subira plus d’autres interventions. Afin de préserver sa qualité de vie, le singe reçoit un traitement composé d’antibiotiques, d’antidépresseurs et d’un produit destinéà ralentir l’invasion de la tumeur.

FLOCON DE NEIGE 01Une astéroïode découverte le 19 novembre 2003 par un astronome espagnol, Pepe Manteca, a été baptisée 95962 Copito en l’honneur du célèbre résident du zoo de Barcelone, immortalisé ici en février 2003 (photo aTarom).

Après sa mort, Flocon de Neige est incinéré et ses cendres disposées dans le prototype d’une urne conçue uniquement avec des matériaux biodégradables (écorce de noix de coco et cellulose). En outre, cette urne baptisée Bios contient de la tourbe et une graine d'arbre. Les cendres de Flocon de Neige ont été enterrées le 23 avril 2004 avec une graine de marronnier du Cap.

Famille massacrée

L’histoire de Flocon de Neige débute le 1er octobre 1966 lorsque plusieurs propriétaires terriens abattent un groupe de gorilles. Ceux-ci se nourrissaient dans des plantations de bananiers et de caféiers dans la forêt de Nko, près de la ville de Rio Campo (province de Rio Muni), à l’extrémité nord-ouest de la Guinée équatoriale, à l’époque Guinée espagnole. Parmi les dépouilles, les paysans fangs découvrent un bébé gorille entièrement blanc accroché au cadavre de sa mère. L’un des chasseurs, Benito Manié, ramène l’animal chez lui avec l’intention de le vendre. Il baptise le bébé Nfumu Ngui -gorille blanc en dialecte fang.

FLOCON DE NEIGE GUIDE ZOOCouverture d’un guide du zoo de Barcelone (Coll. particulière).

Quatre jours plus tard, Benito Manié part avec le bébé pour la cité portuaire de Bata où il vend le petit gorille à Jordi Sabater Pi (1922-2009), alors responsable du centre d’expérimentation zoologique d’Ikunde, dépendant de la Ville de Barcelone. Selon les sources, le montant de la transaction varie de 10.500 à 15.000 pesetas.

La Une du National Geographic

Le petit gorille, qui a toutes ses dents de lait, pèse 8,75 kg. Son âge est estimé entre deux et trois ans. Il séjourne durant un mois au centre d’Ikunde afin de s’adapter à la captivité et au contact avec les humains. Mais, déjà, la nouvelle de sa découverte a franchi l’Atlantique. Ayant baptisé son protégéFloquet de Neu -Flocon de Neige en catalan, le professeur Sabater informe de sa trouvaille Arthur J. Riopelle (1920 - 2012), directeur du centre de recherches Primat Delta à l'Université Tulane de la Nouvelle Orléans (États-Unis). L’éthologue espagnol participe en effet aux études de terrain menées par le professeur Riopelle sur les gorilles de la région du Rio Muni. De son côté, Arthur Riopelle transmet l’information à la National Geographic Society, laquelle finance ses recherches sur les gorilles… L’organisation scientifique dépêche alors à Ikunde le professeur Riopelle et le biologiste et journaliste Paul A. Zahl (1910–1985) dans l’optique d’un reportage pour le National GeographicMagazine. Publié en mars 1967, l’article rendra Floquet de Neu célèbre dans le monde entier.

FLOCON DE NEIGE NATIONAL GEOGRAPHICLa Une du National Geographic de mars 1967.

Entre-temps, le jeune anthropoïde a été envoyé au zoo de Barcelone où il est arrivé le 1er novembre 1966. Une cérémonie officielle en présence de la presse et du maire est organisée le mois suivant.

Lors de la découverte du petit gorille blanc, unique en son genre, seuls trois autres primates albinos auraient été précédemment observés : un mâle capucin au Venezuela, une femelle singe-araignée dans un parc animalier colombien et une femelle macaque rhésus au zoo de la Nouvelle-Orléans (États-Unis). Des cas de gorilles présentant des tâches blanches avaient déjàété relevés mais ce phénomène était sans doute provoqué par une absence de pigmentation de la peau.

Élevé comme un enfant

Durant les 11 mois suivant son transfert en Espagne, Flocon de neige vit dans l’appartement du Dr Román Luera, dans le quartier d’Eixample à Barcelone. Maria, l’épouse du vétérinaire du zoo, a pris l’habitude d’élever certains bébés primates du parc, notamment les jeunes chimpanzés et gorilles, ce qui lui vaut le surnom de Mama Gorilla. Dans les années 1960, les jeunes anthropoïdes nés en captivité sont fréquemment élevés à la main (voir l’article sur les cent ans de l’ancien directeur du zoo de Bâle http://biofaune.canalblog.com/archives/2013/10/27/28300598.html). Flocon de Neige part ainsi en vacances avec la famille Luera dans le massif du Montseny et sur l’île de Minorque, dans l’archipel des Baléares.

FLOCON DE NEIGE 10Peu après son arrivé au zoo catalan, le jeune gorille albinos était devenu le compagnon de jeu d’un autre jeune mâle, Muni, mort en 1976 (photo zoo de Barcelone).

Mâle dominant et reproducteur

Pour autant, Flocon de Neige est mis en contact dès sa jeunesse avec d’autres gorilles. Baptisé Muni, un autre mâle arrivé au zoo de Barcelone à la même époque devient notamment son compagnon de jeu. Puis Flocon de Neige partage son enclos avec une femelle, Ndengue, laquelle restera toujours sa préférée. Après deux ans de vie commune, le couple rejoint un groupe composé de deux autres femelles et d’un mâle. Flocon de Neige s’imposera comme le dominant.

Entre 1973 et 1986, le gorille albinos devient père à vingt-et-une reprises avec trois femelles différentes. Ndengue donne le jour à sept petits, Bimvili à neuf  (dont des jumeaux en 1981) et Yuma à cinq. Seuls cinq d’entre eux survivent : un mâle, Bindung, transféré au zoo japonais de Fukuoka, et quatre femelles : Ntao, Kena, Machinda et Virunga. La star du zoo de Barcelone a également eu 21 petits-enfants. Aucun de ses descendants n’est albinos même si tous ses petits sont porteurs  de l’allèle récessif responsable de l’albinisme. Il semble peu probable qu’un nouveau spécimen blanc apparaisse un jour dans la lignée de Flocon de Neige.

FLOCON DE NEIGE 02Mesurant 163 cm, Flocon de Neige n’était pas un spécimen particulièrement imposant. Il affichait une masse de forme aux alentours de 145 kg. En 1997, il atteignit toutefois les 190 kg et il dut suivre un régime contre l’obésité. Lors des dernières années de sa vie, le gorille blanc pesait aux alentours de 100 kg (photo zoo de Barcelone).

Fruit d’une union consanguine

À ce sujet, une récente étude a éclairé d’un jour nouveau le cas de Floquet de Neu. Dans une étude publiée le 31 mai 2013 dans la revue BMC Genomics, des chercheurs espagnols de l'Institut de biologie évolutive de l'université Pompeu Fabra à Barcelone, ont réalisé le séquençage du génome du primate albinos à l’aide d’échantillons sanguins congelés et prélevés sur le gorille avant sa mort.

Fondés sur la comparaison du génome de Snowflake avec ceux d’humains et de gorilles non albinos, leurs travaux ont permis d’isoler le gène responsable de l’albinisme de Flocon de Neige, baptisé SLC45A2.

L’équipe dirigée par Tomas Marques-Bonet a également scruté l'ensemble du matériel génétique du gorille. Surprise : les résultats révèlent 12% de gènes communs entre la mère et le père du petit gorille découvert en 1966, dont le coefficient de consanguinité est de 0,118. L’hypothèse la plus probable serait donc celle d’un accouplement entre un oncle et sa nièce ou entre une tante et son neveu.

MUGL’image de la star du zoo de Barcelone se retrouve sur de nombreux produits dérivés, comme cette mug (Coll. particulière).

Gorilles à l’étroit

Selon M. Marques-Bonet, aucun autre cas de consanguinité n’a été identifié chez des gorilles sauvages des plaines de l’ouest (Gorilla gorilla gorilla). Parmi les causes possibles, le scientifique espagnol avance la réduction et la fragmentation de l’habitat des gorilles, éprouvant des difficultés toujours plus grandes à se disperser au-delà de leur groupe originel. La question préoccupe d’ailleurs les scientifiques œuvrant à la sauvegarde des autres (sous-) espèces de gorilles et notamment du rarissime gorillede la rivière Cross (Gorilla gorilla diehli).

FLOQUET DE NEURéalisé en 2011 et mélangeant des prises de vue réelles avec des personnages animés en images de synthèse, le film espagnol Floquet de Neu s’inspire librement de la vie du célèbre gorille albinos.

Sous-espèce du gorille de l’ouest (Gorilla gorilla), le gorille des plaines occidentales est classé en danger critique d’extinction par l’UICN (Union internationale de conservation de la nature). Cette sous-espèce demeure la plus nombreuse mais le nombre d’individus reste difficile à estimer, notamment après l’épidémie d’Ebola ayant touché cette population. Auparavant, celle-ci se situait dans une fourchette comprise entre 94.500 et 110.000 individus.

L’IUCN considère l’évolution de la population des gorilles des plaines occidentales comme étant à la baisse avec, pour principale menace, la perte de leur habitat. Un sujet tristement d’actualité depuis des décennies déjà.

Sources : Zoo de Barcelone, Le Monde, BMC Genomics, wikipedia.

 

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