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Channel: Biodiversité, faune & conservation
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L’industrie du luxe signe un accord pour protéger les pythons sauvages

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Le groupe de luxe français Kering, dont la marque Gucci est l'un des plus principaux consommateurs mondiaux de ces peaux de serpent, a signé vendredi 22 novembre 2013 un accord afin d’assainir les conditions du commerce du python. Ce « Partenariat pour la conservation du python » a été conclu avec l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et le Centre du commerce international (CCI),  agence conjointe de L’Organisation mondiale du commerce (OMC) et de l’Organisation des Nations Unies (ONU).

Cet accord vise à améliorer le caractère durable du commerce du python avec la mise en place de recommandations concrètes d'ici 18 mois.

En 2012, l’UICN avait dénoncé les abus dans le commerce des peaux de python utilisées dans l'industrie de la mode européenne et souhaité un système de traçabilité de l'origine des peaux. En effet, le commerce illégal de ces dernières met en danger la survie de plusieurs espèces de pythons originaires du Sud-Est asiatique. Pour l’ONG, « une importante proportion des peaux vendues provient d'animaux sauvages, au-delà des quotas autorisés, avec l'utilisation de faux permis ».

PYTHON DE BIRMANIE

À l’état sauvage, le python birman adulte mesure en moyenne 3,70 m, les spécimens dépassant 4 m restant rares.  Le record de longueur de l’espèce serait détenu par une femelle élevée en captivité au Serpent Safari de Gurnee (Illinois, États-Unis) atteignant 5,74 m à sa mort (photo Tim Vickers).

Des données peu crédibles

D’après une étude réalisée par l’organisation internationale TRAFFIC siégeant à Cambridge (Royaume-Uni), les coûts d'élevage s’avérant supérieurs aux prix de vente des peaux, il est peu crédible que plus de 20% des peaux de python exportées proviennent de spécimens d'élevage. Or les serpents sauvages sont souvent capturés avant d’avoir pu se reproduire.

Estiméà près d’un milliard de dollars (740 millions d'euros) et faisant vivre notamment des villageois, des fermiers, des tanneurs ou encore des exportateurs, le commerce des peaux concernerait annuellement entre 500.000 et 800.000 pythons de six espèces dont le python birman (Python bivittatus) et le python réticulé (Broghammerus reticulatus).

Le python birman est classé vulnérable par l’UICN, c’est-à-dire confrontéà un risque élevé d’extinction à l’état sauvage.

Aujourd’hui, l'Indonésie, la Malaisie et le Vietnam sont les principaux pays fournisseurs de ce négoce transitant à plus de 70% par Singapour à destination de l'Italie, l'Allemagne et la France.

Source : AFP


Zoo de Moscou : premières mondiales avec les pontes de deux espèces de serpents

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Le zoo de Moscou (Russie) viendrait d’obtenir deux premières mondiales en captivité avec les pontes obtenues en novembre 2013 chez deux espèces de serpents hébergées par l'établissement de la capitale russe.

Une femelle appartenant à la sous-espèce philippine du serpent des mangroves (Boiga dendrophila divergens), uniquement présente sur les îles de Luzon et Polillo, a ainsi pondu 6 œufs aussitôt placés en incubateur. L’éclosion est attendue pour février 2014, les œufs des autres sous-espèces du serpent des mangroves exigeant environ 4 mois d’incubation. Depuis deux ans, le zoo de Moscou héberge une femelle et deux mâles appartenant à cette sous-espèce philippine.

BOIGA DENDROPHILA DIVERGENS

Serpent des mangroves philippin : les œufs devraient éclore en février 2014 (photo zoo de Moscou).

Par ailleurs, mi-novembre 2013, une femelle de serpent brun arboricole (Boiga irregularis) a pondu 8 œufs. Originaire d’Indonésie, de Nouvelle-Guinée, d’Australie et d’un grand nombre d’îles du Nord-Ouest de la Mélanésie, cette espèce invasive a été accidentellement introduite dans l’archipel des Mariannes. Sur l’île de Guam, le serpent brun arboricole a notamment provoqué la disparition à l’état sauvage du râle de Guam (Gallirallus owstoni). Sur celle de Saipan, il menace un autre oiseau, le zostérops doré (Cleptornis marchei). La présence de ce serpent, habile à se dissimuler dans les cargaisons de bateaux ou d’avions, a été rapporté en Micronésie, à Hawaï, aux États-Unis contigus  (Texas) et en Espagne.

SERPENT BRUN ARBORICOLE

Un serpent brun arboricole sur l’île de Guam, où l’espèce serait arrivée vers 1950 à bord d’un cargo ou d’un avion militaire (photo Onionhound).

Selon le zoo de Moscou, le serpent brun arboricole n’a jamais été reproduit à ce jour dans une institution zoologique malgré diverses tentatives d’élevage.

Sources : zoo de Moscou, IUCN/ISSG (Invasive Species Specialist Group).

Aujourd’hui, 4 décembre 2013, Journée internationale du guépard

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10 000 guépards (Acinonyx jubatus) seulement survivraient aujourd’hui à l’état sauvage en Afrique. En Asie, ils seraient entre 60 et 100 spécimens ! L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) considère le guépard africain comme vulnérable, c’est-à-dire soumis à un risque élevé d’extinction à l’état sauvage. La sous-espèce asiatique (Acinonyx jubatus venaticus) est bien sûr classée en danger critique d’extinction, avec un risque extrêmement élevé de disparition à l’état sauvage.

CHEETAH DAY

(Illustation Cheetah Conservation Fund)

Ce mercredi 4 décembre 2013, la Journée internationale du guépard (International Cheetah Day) entend sensibiliser l'opinion publique internationale au sort de ce félin. Cette Journée souhaite aussi fédérer les initiatives entreprises pour le protéger afin de remporter la course pour la sauvegarde de l’animal terrestre le plus rapide au monde.

Le guépard d’Afrique méridionale (Acinonyx jubatus jubatus) et le guépard d’Afrique du Nord-Est (Acinonyx jubatus soemmerringi) bénéficient de programmes européens d'élevage et de conservation (EEP) gérés respectivement par le Safari Park Beekse Bergen (Pays-Bas) et le Fota Wildlife Park (Irlande).

GUEPARD 01

Jeune guépard sud-africain en captivité au zoo de La Boissière-du-Doré, en Loire-Atlantique (photo Ph. Aquilon).

La science offre à l’amazone de l’Équateur un espoir de survie

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Grâce aux travaux menés par le directeur du zoo de Chester (Angleterre), un perroquet d’Amérique latine sera désormais reconnu comme une espèce à part entière. Grâce à cette révision taxinomique, l’amazone de l’Équateur devrait enfin bénéficier d’un statut favorisant sa sauvegarde.

AMAZONE DE L'EQUATEUR

L’amazone de l’Équateur devrait être élevée au rang d’espèce d’ici  quelques mois (photo zoo de Chester).

À l’heure actuelle, environ 600 de ces amazones survivent dans la nature. «Je suis très fier d’avoir démontré l’importance de cet oiseau qui pourra désormais jouir d’une certaine protection», a expliqué Mark Pilgrim, le directeur général du zoo de Chester. «C’est l’aspect le plus important de cette reclassification. Jusqu’à présent, cette amazone n’avait droit à aucune priorité de conservation. »
En effet, l’amazone de l’Équateur était considérée comme l’une des quatre (ou trois *) sous-espèces d’Amazona autumnalis (avec l’amazone à front rouge, l’amazone de Salvin et l’amazone diadème) dont la population est estimée à quelque cinq millions d'oiseaux, avec une aire de répartition s’étendant de l'Amérique centrale au Brésil. Cette amazone est considérée comme une préoccupation mineure par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Or si les trois (ou deux) autres amazones vivent dans un seul habitat encore courant, à savoir les forêts de plaine, l’amazone de l’Équateur est, elle, inféodée à deux écosystèmes en danger. « Elle passe la nuit perchée sur les mangroves puis part se nourrir en journée dans les forêts sèches », précise le Dr Pilgrim. « Or ces deux habitats se trouvent uniquement sur la côte ouest de l’Équateur et sont tous deux menacés. » En outre, ils doivent être assez proches pour permettre les déplacements quotidiens des oiseaux.

Liste rouge

S’intéressant depuis longtemps aux perroquets, Mark Pilgrim a été intrigué par un couple d’amazones de l’Équateur élevé au zoo de Chester, où il a commencé sa carrière comme soigneur des oiseaux voici 25 ans. Ces perroquets lui sont apparus comme le sujet idéal lorsqu’il a commencé un doctorat.

« J'ai mesuré des centaines et des centaines de squelettes et de peaux provenant de musées de toute l'Europe », se souvient-il. «Je me suis également rendu au centre d'élevage de Ténérife. Celui-ci maintenait en très grand nombre des amazones appartenant à trois des quatre sous-espèces d’Amazona autumnalis au sein de volières hébergeant des couples. J’ai ainsi pu étudier leur comportement, notamment grâce à la vidéo, et déterminer si les parades amoureuses différaient selon les sous-espèces.Puis j’ai effectué des recherches génétiques à l'Université John Moores de Liverpool pour comparer les ADN mitochondriaux et relever d’éventuelles différences. »
Ces recherches ont mis en évidence des différences telles que l’amazone de l’Équateur pouvait légitimement prétendre voler de ses propres ailes d’espèce à part entière.

COUPLE D'AMAZONES DE L'EQUATEUR

Couple d’amazones de l’Équateur en captivité au zoo de Chester (photo Steve Wilson).

Le Dr Pilgrim a donc présenté le fruit de ses travaux à l’organisation Birdlife International, autorité de référence pour les oiseaux au sein de l’UICN. Comme le relève le directeur du zoo de Chester, « une espèce doit figurer sur la liste rouge de l’UICN pour que sa conservation devienne prioritaire ».

Birdlife International ayant reconnu que l’amazone de l’Équateur méritait un statut d’espèce de plein droit, celle-ci «sera classée en danger, voire en danger critique d'extinction ».
L’annonce officielle de la reclassification est attendue pour le printemps 2014. L’amazone de l’Équateur, jusqu’ici scientifiquement dénommée Amazona autumnalis lilacina,deviendra alors Amazona lilacina.

Sources : BBC, zoo de Chester, Wikipédia.

(1) Le Congrès ornithologique international aurait reconnu l’une des sous-espèces, l’amazone diadème (Amazona autumnalis diadema), comme une espèce à part entière (Amazona diadema). En revanche, BirdLife considère qu’il s’agit toujours d’une sous-espèce.

Des bisons d’Europe pourraient retrouver la liberté dans le Jura suisse

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Disparu des forêts suisses depuis le Moyen Âge, le bison d’Europe pourrait y brouter de nouveau. En effet, selon une dépêche de l'Agence Télégraphique Suisse publiée vendredi 13 décembre 2013, un groupe de scientifiques songe à réintroduire des bisons sauvages dans les monts du Jura.

BISON D'EUROPE 01

Jeune bison d’Europe en captivité en 2011 au parc animalier du Thot en Dordogne (photo Ph. Aquilon).

Jadis très répandu sur tout le continent européen à l’exception des îles britanniques, des parties méridionales de l’Italie et de la péninsule ibérique comme de la Norvège et de la Suède, le bison d’Europe a progressivement disparu de son habitat naturel. Le dernier spécimen de la sous-espèce de plaine (Bison bonasus bonasus) survivant à l’état sauvage aurait été abattu en 1919 dans une forêt polonaise. Heureusement, 54 de ces bisons survivaient à la fin des années 1920 dans quelques parcs zoologiques du Vieux continent. Sur ces 29 mâles et 24 femelles, seuls 13 se sont reproduits et l’actuelle population descendrait de 7 animaux uniquement. Cette variabilité génétique très faible serait d’ailleurs à l’origine d’anomalies dans la population actuelle. Quant à la sous-espèce dite des montagnes du Caucase (Bison bonasus caucasinus), elle s’est éteinte même si une ligné d’individus hybrides, fruit de croisements entre Bison bonasus bonasus et Bison bonasus caucasicus a été sauvegardée.

Disparu  depuis dix siècles !

Le bison d’Europe aurait disparu de Suisse au XIème siècle, près de 300 ans après s’être éteint sur le sol français. Les recherches sur l’histoire de l’exploitation forestière en Suisse, où  des défrichements à grande échelle sont avérés dès les VIIIème et IXème siècles, confortent cette hypothèse. Les découvertes archéologiques d’os de bisons sur cinq sites lacustres du Néolithique dans les cantons de Thurgovie, Berne et Zurich, apportent la preuve de la présence du bison en Suisse à la fin de la Préhistoire. En revanche, le bison a survécu jusqu’au XVIIème siècle en Allemagne, premier pays d’Europe occidentale à avoir réintroduit des bisons en liberté. Le 11 avril 2013, huit bisons européens ont en effet été relâchés dans un domaine de 4 000 hectares à Bad Berleburg dans le massif du Rothaargebirge, région de moyenne montagne située à 200 km de la frontière hollandaise.

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Bisonne allaitant son bisonneau au Domaine des grottes de Han en Belgique. L’une des bisonnes élevées dans ce parc fait partie de la harde relâchée en liberté au printemps dernier en Allemagne (photo GrottesdeHan).

Pour l’heure, les partisans de la réintroduction du plus grand mammifère terrestre européen dans l’arc jurassien suisse n’ont aucun projet concret dans leurs cartons. La première étape consiste déjàà trouver un nombre suffisant de propriétaires terriens intéressés par l’idée.

Directeur du réseau des parcs suisses à partir du 1er janvier 2014, le zoologue Christian Stauffer avance l’idée d’une acclimatation des bisons dans de vastes enclos avant leur éventuelle réintroduction dans la nature à l’échéance d’une décennie. Au regard des superficies disponibles, l’ancien directeur du Wildpark Langenberg (canton de Zurich) estime que plusieurs centaines de bisons pourraient vivre en liberté sur le territoire de la Confédération suisse.

Principal danger : la route

Aucune demande d’autorisation, préalable indispensable pour espérer réintroduire une espèce sauvage, n’a encore été déposée. Toutefois, interrogé sur les ondes de la radio SRF1, le chef de la section Faune sauvage et biodiversité en forêt, à l’Office fédéral de l’environnement (OFEV), a déclaré possible le retour des bisons si la population les accepte. Or les expériences de réintroduction menées notamment en Pologne ont démontré que les animaux ne présentaient guère de danger pour l’homme, le risque majeur étant celui de collisions avec les voitures. Une question pourtant susceptible de refroidir les autorités, comme l’a révélé le cas de Georges, le célèbre chamois des gorges du Seyon (canton de Neuchâtel), un temps menacé d’abattage parce que broutant trop près de la route. Avant toute autorisation de l’OFEV, les cantons concernés doivent aussi soutenir la demande et les propriétaires de forêts faire part de leur accord.

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Le bison d’Europe bénéficie d’un programme européen d’élevage pour les espèces en danger (EEP) géré par le Highland Wildlife Park de Kingussie, en Écosse. Ici, en 2012, des spécimens confiés au Domaine zoologique de Pescheray dans la Sarthe (photo Ph. Aquilon).

En Suisse, le bison d’Europe est notamment élevé au parc zoologique Dählhölzli de Berne, au Parc Naturel et Animalier de Goldau (canton de Schwytz), au Wildpark Langenberg de Langnau am Albis (canton de Zurich) et au Wildpark Bruderhaus de Winterthur (canton de Zurich).

Enrichir le patrimoine génétique

Par ailleurs, en octobre 2013, la création d’une cellule de conservation du bison d’Europe dans les bois de Suchy (canton de Vaud) a obtenu un accord de principe de la conseillère d’État chargée de l’environnement. Bénéficiant du soutien de l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN) dans le cadre du programme de protection du bison d’Europe des plaines, ce projet prévoit l’accueil de sept à dix animaux sur 120 hectares. Trois parcs de 40 hectares seraient alternativement mis à disposition de la harde afin de limiter l’impact des ruminants sur l’écosystème. Cette cellule de conservation entend développer le patrimoine génétique de l’espèce et limiter les effets de la consanguinité. Le coût du projet s’élève entre 800 000 et un million de francs suisses (entre 655 000 et 820 000 €) pour les frais d’installation, ceux de fonctionnement étant estimés dans une fourchette de 300 000 et 400 000 francs suisses (soit de 245 000 à 330 000 €) par an.

Le bison d’Europe est classé vulnérable par l’UICN, c’est-à-dire confrontéà un risque élevé d’extinction à l’état sauvage.

Sources : ATS, Le Matin, 24 Heures, Zootierliste, www.wildtier.ch, RTBF, wikipedia.

Une nouvelle espèce de tapirs découverte en Amazonie

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La nouvelle semble à peine croyable et est d’ores et déjà présentée comme l’une des découvertes zoologiques majeures du XXIème siècle : une nouvelle espèce de tapirs vient d’être identifiée au Brésil et en Colombie !

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Un couple de « tapirs kabomani » immortalisé par un piège photographique avec la femelle à gauche et le mâle à droite (photo courtesy Fabrício R. Santos).

BaptiséTapirus kabomani (en référence à son nom en langue paumari), ce cinquième représentant de la famille des tapiridés est aussi le plus petit, avec un masse d’environ 100 kg contre plus de 300 kg pour le tapir du Brésil, espèce dont il serait le plus proche parent. Le « tapir kabomani » s’en distingue également par la forme de son crâne, une crête sagittale moins proéminente et des pattes plus courtes. Autant de caractéristiques susceptibles de lui valoir le surnom de tapir pygmée ou nain. Les chasseurs de la tribu des Karitiana le désignent, eux, comme le « petit tapir noir »à cause de son pelage sombre.

Connu de longue date par les Indiens

Des  recherches génétiques ont révélé que le « tapir kabomani » s’est séparé du tapir brésilien, dont il partage une partie de l’habitat, voici quelque 300.000 ans. En outre, ces travaux ont mis en évidence une proximité plus étroite entre tapir du Brésil et tapir des montagnes (Tapirus pinchaque) qu’entre tapir du Brésil et « tapir kabomani » ! Celui-ci  est le plus commun dans le cours supérieur du rio Madeira où se mêlent forêts et savanes. Dès lors qu’un des deux écosystèmes prédomine, l'espèce devient plus rare. Dans l’article paru par le Journal de Mammalogie (Journal of Mammalogy), les scientifiques à l’origine de cette découverte suggèrent que l’espèce aurait évolué durant les périodes sèches du Pléistocène, marquées par une fragmentation du milieu forestier.

TAPIR TERRESTRE

Femelle tapir du Brésil – ou tapir terrestre – en son petit en captivité en 2013 au parc zoologique du Cerza (photo Ph. Aquilon).

Pour Mario Cozzuo, principal auteur de cette étude, « les peuples autochtones évoquent depuis longtemps cette autre espèce de tapir ». «  Pourtant la communauté scientifique a toujours prétendu qu’il s’agissait simplement du tapir du Brésil », souligne le paléontologue enquêtant depuis près d’une décennie sur ce mystérieux tapir, le premier de son genre (Tapirus) découvert depuis 1865 et le premier représentant de l’ordre des périssodactyles révélé au monde depuis près d’un siècle.

TAPIR KABOMANI

Outre sa taille réduite, la nouvelle espèce se distingue par un pelage sombre (photo courtesy Fabrício R. Santos).

Sitôt découvert, sitôt menacé

Les quatre espèces de tapirs déjà connues sont toutes considérées comme menacées par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). En Asie, le tapir à chabraque (Tapirus indicus) est classé en danger, c’est-à-dire confrontéà un risque très élevé d’extinction à l’état sauvage. Il en va de même, en Amérique centrale et du Sud, pour le tapir de Baird (Tapirus bairdii) et le tapir des montagnes (Tapirus pinchaque). Le tapir du Brésil ou tapir terrestre est, lui, dit vulnérable, statut indiquant un risque élevé d’extinction à l’état sauvage.

TAPIR INDIEN

Spécimen de tapir à chabraque ou tapir de Malaisie en 2013 au parc zoologique du Cerza (photo Ph. Aquilon).

Pour Fabrício R. Santos, coauteur de l’étude et professeur d’écologie à l'Université fédérale du Minas Gerais (Brésil), le « tapir kabomani »» s’avère certainement bien plus menacé encore que le tapir du Brésil à cause de sa rareté comme de la superficie réduite de son aire de répartition. Outre la déforestation et la pression anthropique, son habitat est l’objet d’importants projets de construction routière et deux grands barrages y ont déjàétéérigés. Aussi, le prochain objectif des scientifiques consistera àétablir l'état de conservation de la nouvelle espèce.

Sources : Journal of Mammalogy, Mongabay.com, UICN.

 

Terre Sauvage n°300 célèbre les 34 merveilles naturelles du monde !

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Forgé en 1988 par l’équipe du chercheur britannique Norman Myers au Green College de l’Université d’Oxford, le concept de « hotspot » a fait florès. Aujourd’hui, 34 « points chauds » de la biodiversité ont été recensés à travers le monde, du Sud-Ouest australien aux montagnes d’Asie centrale en passant par la Forêt atlantique (mata atlântica) brésilienne, le bassin méditerranéen ou la péninsule indo-birmane. Couvrant 15,7 % de la surface terrestre du globe, ces zones se caractérisent par une biodiversitéà la fois d'une grande richesse et menacée par l'activité humaine.

TERRES SAUVAGES N°300


Selon la définition donnée en 2004 par l’ONG Conservation International, un hotspot est une zone contenant au moins 1 500 espèces de plantes vasculaires endémiques et ayant perdu au moins 70 % de sa végétation primaire. Côté faune, plus de 80 % des mammifères et oiseaux considérés par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) comme en danger critique d’extinction et près de 90 % des amphibiens classés en danger (sur)vivent au sein des hotspots. Ces joyaux de la biodiversité bénéficient de programmes de sauvegarde destinés à freiner l’érosion et la perte de leurs richesses naturelles, programmes notamment financés via le Fonds de partenariat pour les écosystèmes critiques (CEPF).

Pour son 300ème numéro, le magazine Terre Sauvage de janvier 2014 a voulu célébrer ces 34 merveilles du monde avec le concours de l’agence photo NPL (Natural Picture Library). Un magnifique voyage par l’image et le texte, de la vallée de la rivière Urubamaba au Pérou au Sanctuaire de rhododendrons de Shingba en Inde.

Par ailleurs, les grilles du Ministère du Développement, 27 rue de la Convention à Paris, accueille jusqu'à la mi-mars 2014 une exposition photographique destinée à informer visiteurs, passants et curieux de la menace planant sur ces écosystèmes exceptionnels.

Terre Sauvage n°300, janvier 2014, 5,95 €.

Un nombre record de marsouins se sont échoués en 2013 sur les côtes belges

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En 2013, le nombre de marsouins échoués sur les côtes belges a atteint un record. 143 cétacés sont morts accidentellement à cause des filets de pêche maillants. Pris au piège, les marsouins ne peuvent remonter à la surface pour respirer et meurent noyés.

L’association environnementale flamande Natuurpunt a donc demandé l’interdiction immédiate de ces filets, utilisés non seulement par les pêcheurs professionnels mais aussi par les amateurs de pêche récréative. Des systèmes ont été conçus pour éviter la noyade des cétacés dans les filets mais ils ne permettent pas de pêcher autant de poissons.

MARSOUIN COMMUN

Marsouin commun Centre d'étude de la mer Baltique danois (Fjord og Bælt Centeret) à Kerteminde, au Danemark (photo Rene).

Par ailleurs, Natuurpunt souhaite l’adoption rapide de mesures concernant l’usage d’émetteurs ultra-sons par les pêcheurs professionnels. Ces dispositifs acoustiques limitent les prises accidentelles de petits cétacés, tels que les dauphins et les marsouins, lors des activités de pêche au filet maillant.

Plus petit cétacé d’Europe, le marsouin commun (Phocoena phocoena) mesure à l’âge adulte entre 1,50 m et 1,70 m, les femelles étant plus grandes que les mâles. Certains spécimens pourraient atteindre près de 2 m. Le marsouin commun possède une tête arrondie, un dos sombre, des flancs gris et un ventre blanc. Sa masse oscille en moyenne entre 40 et 60 kg. Figurant à l'annexe II de la Convention de Washington, l’espèce est protégée par la convention de Berne et par la directive européenne Habitats.

Sources : Belga, Le Soir, Wikipedia.


Protection des espèces menacées : le WWF dévoile son palmarès 2013

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La panthère de l'Amour arrive en tête  du classement 2013 sur l'évolution des espèces menacées, établi par le Fonds mondial pour la nature (WWF). Afin de favoriser la prise de conscience face à la diminution de la diversité des espèces, le WWF élit chaque année les gagnants et les perdants des douze derniers mois.

PANTHERE DE L'AMOUR WWF

Panthère de l’Amour en captivité au zoo de Pittsburgh, aux États-Unis, en 2005 (photo Colin Hines).

La population de cette la panthère de l’Amour (Panthera pardus orientalus ou P. p. amurensis) a « augmenté de 50 % ces cinq dernières années ». « Il s’agit d’un brillant succès » relève l’ONG internationale,« même si le nombre total d’animaux reste faible, avec 50 individus ». Cette hausse du nombre d’individus s’explique notamment par la création d’un nouveau parc national dans l’Extrême-Orient russe (voir l’article suivant : http://biofaune.canalblog.com/archives/2013/03/24/26720901.html).

L’agonie du rhinocéros

À l'autre extrémité de ce classement,  le rhinocéros apparaît cette année comme le grand perdant des espèces protégées avec un nombre record d’animaux braconnés.  Au cours des douze derniers mois, 919 rhinocéros, soit 50 % de plus qu'en 2012, ont été massacrés dans la seule Afrique du Sud.

« Au niveau mondial, le braconnage échappe à tout contrôle », regrette le WWF,  précisant que les braconniers appartiennent à des organisations criminelles et « sont équipés d'appareils de vision nocturne, d'hélicoptères et d'armes automatiques ».

MONARQUE

Monarque à Charleston, en Caroline du Sud, aux États-Unis (photo Inzilbeth).

Parmi les autres espèces perdantes figure notamment le monarque (Danaus plexippus),  un papillon nord-américain migrant chaque année entre le Mexique et le Canada. La population de ce lépidoptère aurait diminué de 59 % par rapport à 2012, sans doute à cause des pesticides agricoles.

Un escargot suisse au bord du gouffre

En Asie, le projet de barrage de Xayaburi, sur le cours du Mékong au Laos, menace l’avenir du poisson-chat géant (Pangasianodon gigas), classé en danger critique d’extinction par l’Union internationale pour la conservation de la nature (voir l’article suivant : http://biofaune.canalblog.com/archives/2012/12/18/25944211.html).

Le WWF souligne aussi l’échec de la  Conférence internationale sur l'Antarctique qui n'est pas parvenue à créer des zones de protection maritimes. La pression grandissante exercée par les pêcheurs, le trafic maritime et l'industrie détériore les conditions de vie de nombreuses espèces de manchots de l'océan austral.

MANCHOTS PAPOUS

Couple de manchots papous avec leurs oisillons à Jougla Point sur l’île Wiencke dans l’archipel Palmer, au large de la côte nord-ouest de la péninsule Antarctique (photo Liam Quinn).

En Europe, la veloutée de Suisse centrale court, à sa vitesse d’escargot, vers sa perte. Endémique de zones extrêmement restreintes situées à  une altitude de 2400 à 2600 mètres autour d'Engelberg (canton d’Obwald), ce gastéropode se déplace vers des régions plus élevées en raison de la hausse de la température provoqué par les changements climatiques. Or le sommet de la montagne est bientôt atteint...

L’envolée du gypaète

En revanche, l’aménagement de  huit centrales hydrauliques françaises situées sur le Rhin devrait permettre d’ici à 2020 le retour du saumon dans la Confédération suisse où l’espèce est actuellement considérée comme éteinte.

Par ailleurs, un siècle après sa disparition, le gypaète barbu (Gypaetus barbatus) est de retour dans les Alpes où sa population s’élève désormais à près de 200 individus. Le WWF a souligné les efforts de réintroduction entrepris depuis des décennies par la Fondation Pro Gypaète.

GYPAETE BARBU

Gypaète barbu adulte (photo Wikipedia).

Côté bonnes nouvelles encore, la tortue luth (Dermochelys coriacea) enregistre une légère embellie de sa situation. L’UICN  a revu le statut de la plus grande espèce de tortues, passée de la catégorie « En danger critique »à« Vulnérable ».

Quant aux 150 dernières baleines grises (Eschrichtius robustus) du Pacifique nord-ouest, elles profiteront du report de la construction d’une nouvelle plateforme pétrolière prévue au large de l'île russe de Sakhaline, la «Sakhalin Energy Investment Company » ayant reporté son projet à 2017.

Puisse-t-il ne pas s’agir d’un simple répit car la situation globale de la faune et de la flore de notre planète est dramatique : la liste rouge de l’IUCN recense 21 286 espèces animales et végétales menacées de disparition…

 

Belle et heureuse année 2014

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VOEUX 2014

Percherons au Haras du Pin en août 2013 (photo Ph. Aquilon)

En hommage aux Haras nationaux dont les derniers étalons devront être vendus d'ici la fin de l'année 2014.

Une page de l'histoire du cheval en France se tournera. Tristement et dans l'indifférence quasi générale.

Le zoo de Londres retrouve un poisson supposé disparu à l’état sauvage !

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L’appel lancé en mai 2013 par les aquariophiles de la Société zoologique de Londres (ZSL) et du zoo de la capitale anglaise afin de trouver une femelle à deux rarissimes cichlidés a rencontré un écho phénoménal à travers le monde (voir l’article suivant sur ce blog : http://biofaune.canalblog.com/archives/2013/05/10/27125046.html).

Endémique de Madagascar, le cichlidé de Mangarahara (Ptychochromis insolitus) semblait avoir disparu à l’état sauvage à cause de la déforestation et du détournement de la rivière Mangarahara pour irriguer les cultures de riz. Les trois derniers spécimens connus, uniquement des mâles, étaient hébergés dans les aquariums des zoos de Londres et de Berlin.

CICHLIDE DE MANGARAHARA MALE

L’un des deux cichlidés de Mangarahara mâles hébergés au zoo de Londres, ici photographié en mars 2009 (photo Erlend Bjørtvedt).

Des centaines de propriétaires privés d'aquariums, de pêcheurs et de scientifiques ont contacté Brian Zimmerman, conservateur de l’Aquarium du zoo anglais, afin de lui prodiguer conseils, soutien et suggestions. Parmi eux, un homme d’affaires, propriétaire d’une ferme à Madagascar. Il avait reconnu le poisson dont il assurait avoir aperçu des spécimens près d’une ville isolée du nord de l’île. Composée d’aquariophiles du zoo de Toronto (Canada) ainsi que de Brian Zimmerman et Kienan Parbles pour la ZSL, une expédition est alors partie sur les traces du cichlidé de Mangarahara.
Après des jours de vaines recherches, il ne restait guère d’espoir de retrouver quelques poissons survivants lorsque l’équipe s’est arrêtée dans un petit village construit sur la rive d'un ancien affluent aujourd’hui isolé de la Mangarahara.

AQUARIUM DU ZOO DE LONDRES

L’actuel aquarium du zoo de Londres a été construit en 1921 près des célèbres Mappin Terraces (photo Chris Sampson).

Dix-huit spécimens transférés en aquaculture

Avec le concours de villageois, des zones de recherches ont été délimitées à l’aide de filets. Et soudain, l’un des derniers cichlidés de Mangarahara survivants dans la nature a été identifié !

 «Nous sommes tout simplement ravis, assure Brian Zimmerman. Nous n’étions plus guère optimistes tant la Mangarahara ressemble à un désert pour cause de déforestation et d’agriculture intensive. »

«Heureusement, ces cichlidés possèdent des techniques de survie remarquables et sont parvenus à dénicher l’un des tout derniers points d'eau où subsister. Cependant leur nombre est restreint et l'eau stagnante n’est pas un habitat idéal pour cette espèce. Désormais, nous allons faire tout notre possible pour protéger ces ultimes spécimens. »

APPEL DU ZOO DE LONDRES

La campagne de recherches lancée par la Société zoologique de Londres a eu un retentissement mondial.

Dans le cadre du projet de sauvegarde Fish Net (1), Brian Zimmerman et son équipe ont transféré 18 cichlidés de Mangarahara dans une installation d'aquaculture privée de Madagascar. Là, les poissons recevront des soins appropriés avec l’espoir de naissances tandis que des programmes de conservation ont été lancés pour sauver l’espèce de l'extinction.

(1) Initié par la ZSL et regroupant des zoos, des aquariums, des centres de recherches et des universités, Fish Net a pour objectif d’empêcher l’extinction d’espèces de poissons d’eau douce menacées.

Source : ZSL.

Radio : le berger de Crau, animal magique de « Vivre avec les bêtes»

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Race canine à faibles effectifs, le berger de Crau a été placé sous les feux de l’actualité en 2013 à l’occasion du concours en faveur de la conservation et de la valorisation des races domestiques animales en France lancé par la Fondation du Patrimoine (lire http://biofaune.canalblog.com/archives/2013/03/18/26663697.html).

BERGER DE CRAU

(Photo Fondation du Patrimoine)

En ce début d’année 2014, cette race emblématique symbolisant, avec la chèvre du Rove, le mouton mérinos d’Arles et l’âne de Provence, les traditionnelles transhumances entre le delta du Rhône et les Alpes, a été consacré« animal magique » par l’émission Vivre avec les bêtes, proposée chaque dimanche après-midi sur France Inter par Élisabeth et Fontenay et Allain Bougrain-Dubourg.

Respectivement professeur de zootechnie à l’école vétérinaire de Maisons-Alfort (Val-de-Marne) et directeur de la Maison de la Transhumance à Saint-Martin-de-Crau (Bouches-du-Rhône), Jean-François Courreau et Patrick Fabre ont présenté sur le ondes de radio publique ce chien méconnu et les mesures prises pour sa sauvegarde.

Cette émission, diffusée dimanche janvier 2014, peut être (ré)écoutée ou podcastée à l’adresse suivante : http://www.franceinter.fr/emission-vivre-avec-les-betes-vivre-avec-les-betes-75

Google rend hommage à Dian Fossey

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Aujourd’hui, jeudi 16 janvier 2014, Google célèbre à sa façon le 82ème anniversaire de la naissance de la primatologue américaine Dian Fossey. La page d’accueil du moteur de recherches affiche en effet un dessin évoquant les recherches menées par la chercheuse au Rwanda sur les gorilles de montagne (Gorilla beringei beringei).

GOOGLE DIAN FOSSEY

(Image Google)

Née le 16 janvier 1932 à San Francisco, l’auteur de Gorilles dans la brume a étudié ces anthropoïdes, classés en danger critique d’extinction par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), de 1963 au 27 décembre 1985, date de son assassinat dans sa hutte, au cœur de la chaîne montagneuse des Virunga.

Une étude danoise invite les zoos à revoir leur(s) stratégie(s) de conservation

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Selon une étude danoise publiée en décembre 2013 dans la revue scientifique PLOS ONE, le travail de conservation mené par les zoos du monde entier reste trop aléatoire et les ressources allouées à la sauvegarde des espèces en voie de disparition pourraient être mieux utilisées. Pour les chercheurs de l'Université du Danemark du Sud, les établissements zoologiques doivent aujourd’hui repenser leurs « collections ».

Dans leur article intitulé  « Les zoos à travers le prisme de la Liste rouge de l'UICN : approche globale des métapopulations pour soutenir les programmes d'élevage de conservation », les écologues Dalia A. Conde, Owen Jones et Fernando Colchero estiment que « la prévalence des espèces menacées dans les zoos ne reflète pas toujours la réalité des menaces dans la nature». Tortues et marsupiaux carnivores (Dasyuromorphia) seraient ainsi surreprésentés en captivité.

DIABLE DE TASMANIE COPENHAGUE

Un spécimen de diable de Tasmanie (Sarcophilus harrisii), un marsupial carnivore, au zoo de Copenhague au Danemark (photo Daderot).

Pour la plupart des autres ordres, la présence d'espèces menacées dans les parcs relèverait davantage de l’opportunisme que d'un projet clairement établi. Les amphibiens, les mammifères insectivores (Eulipotyphyla) et les rongeurs (Rodentia) menacés seraient, eux, globalement sous-représentés dans les zoos. Seulement la moitié (92 sur 201) des espèces menacées de mammifères y seraient élevées.

Et d’après les chercheurs, pas une seule des 84 espèces menacées de mammifères insectivores ne serait hébergée au sein des zoos. En outre, si les collections des parcs animaliers font souvent la part belle aux oiseaux, peu de volatiles appartenant à des espèces menacées seraient de fait élevés dans les institutions zoologiques.

Au final, pour 57 des 59 ordres d'animaux présents dans les zoos, la proportion des espèces menacées serait inférieure par rapport à la nature !

Le revers des lois de protection

Pour Dalia A. Conde,  les saisies d’animaux victimes du trafic et de la contrebande expliquent en partie le nombre élevé de tortues menacées dans les zoos. Quant aux marsupiaux, ils bénéficieraient de la politique des parcs australiens soucieux d’informer leurs visiteurs sur les dangers menaçant la faune locale.

Par ailleurs, les auteurs de cette étude mettent en avant les contraintes auxquelles sont confrontés les zoos pour échanger certains individus, non seulement à cause des distances parfois considérables séparant les parcs mais aussi de la législation internationale.

L’article mentionne notamment les difficultés rencontrées par les zoos pour obtenir certaines autorisations de transport. «La loi est efficace contre le trafic mais empêche les zoos d'échanger des animaux en voie de disparition » assure Dalia A. Conde. «  C'est un obstacle majeur pour la mise en œuvre de certains programmes d'élevage d'espèces en voie de disparition. »

TORTUE RADIEE BERLIN

Tortue radiée (Astrochelys radiata) au zoo de Berlin (photo Jochen Jansen).

Soulignant le bien-fondé des programmes menés à une échelle « régionale » comme la nécessité d’un réseau de surveillance mondial à l’image d’ISIS (International Species Information System), l’étude suggère que chaque zoo devrait se concentrer sur un nombre réduit d’espèces menacées pour lesquelles il contribuerait à dynamiser les efforts de conservation.
« Les programme d'élevage en captivité constituent davantage un outil qu’un objectif de conservation,» estiment les chercheurs, soulignant que «l'objectif premier demeure la sauvegarde des habitats des espèces et de l'ensemble des écosystèmes».

Les scientifiques danois insistent toutefois sur la pertinence des programmes conduits par les zoos qui ont permis, selon l'Union internationale de conservation de la nature, de réduire les menaces planant sur 20 % des 68 espèces aujourd’hui moins menacées par le spectre de l’extinction.

Sources : PLOS ONE (http://www.plosone.org/article/info%3Adoi%2F10.1371%2Fjournal.pone.0080311), http://phys.org.

Ouzbékistan : des panthères des neiges photographiées pour la première fois !

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Des clichés obtenus grâce à des pièges photographiques viennent d’apporter la première preuve par l’image de la survie de la panthère des neiges en Ouzbékistan.
En novembre et décembre 2013, une équipe de gardes forestiers et de biologistes dirigée par Bakhtiyor Aromov et Yelizaveta Protas, en collaboration avec l’association Panthera et le programme Asie centrale du WWF (Fonds mondial pour la nature), a utilisé cette méthode pour traquer  d’éventuelles panthères des neiges au sein de la réserve naturelle de Gissar, à la frontière de l'Ouzbékistan et du Tadjikistan.

OUZBEKISTAN PANTHERE DES NEIGES 02

Deux panthères des neiges ont été« capturées » par l’objectif d’un piège photographique dans réserve naturelle de Gissar, en Ouzbékistan (photo Y. Protas, Panthera, WWF, Uzbel Biocontrol Agency, Gissar Nature Reserve).

Les images prises par les pièges photographiques ont confirmé la présence dans cette région d'au moins deux léopards de neiges (Panthera uncia) et de deux autres grands prédateurs, le lynx et l’ours. Les photos ont également révélé une abondance de proies dont nombre de bouquetins, de sangliers et de lièvres.
L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a classé la panthère des neiges - ou once – en danger d’extinction, c’est-à-dire confrontée à un risque très élevé d’extinction à l’état sauvage. Selon Panthera, entre 3500 et 7000 individus (4 080 à 6 590 individus selon l’UICN) survivraient dans un territoire couvrant douze pays.

OUZBEKISTAN PANTHERE DES NEIGES 01

À l’âge adulte, une panthère des neiges pèse entre 35 et 55 kg pour une longueur du corps oscillant de 0,90 à 1,30 m. La queue de l’animal mesure, elle, entre 80 et 105 cm (photo Y. Protas, Panthera, WWF, Uzbel Biocontrol Agency, Gissar Nature Reserve).

Réserve sous étroite surveillance

Durant des années, des léopards des neiges ont été signalés dans la partie ouzbèkedes monts Gissar. Pourtant, seules des enquêtes classiques et de très rares rencontres visuelles témoignaient jusqu’alors de la présence de l’once.
« Il est très excitant d’étudier les léopards vivant dans la réserve naturelle de Gissar grâce à la technologie des pièges photographiques, » assure le Dr Tom McCarthy, directeur exécutif du programme « Snow Leopard » pour Panthera. « Notre association a fourni plus de 300 pièges photographiques destinés à mieux cerner l’aire de répartition centrale de cet insaisissable félin dans les montagnes d'Asie centrale. Une meilleure connaissance de son aire de distribution et du nombre exact d’individus renforcera nos chances de sauver l’espèce. »

OUZBEKISTAN LYNX

OUZBEKISTAN OURS BRUN

La réserve ouzbèke abrite aussi des ours bruns et des lynx boréaux, également appelés lynx d’Eurasie (photos Y. Protas, Panthera, WWF, Uzbel Biocontrol Agency, Gissar Nature Reserve).

Située à la lisière ouest de la chaîne du Pamir, la réserve naturelle de Gissar constitue le plus vaste territoire protégé d’Ouzbékistan. Se trouvant sur l’ancestrale route de la soie, cette zone a été le théâtre de conflits armés dans les années 1990, lors de la dissolution de l'URSS. D’où une protection très stricte des lieux, étroitement surveillée par des patrouilles frontalières et des gardiens. Seuls les chercheurs y sont admis. La réserve abrite plusieurs espèces d'animaux rares et menacés, dont le léopard des neiges, le lynx, l'ours brun de l'Himalaya et la loutre.

OUZBEKISTAN BOUQUETIN

Bouquetin mâle immortalisé par un piège photographique (photo Y. Protas, Panthera, WWF, Uzbel Biocontrol Agency, Gissar Nature Reserve).

La présence avérée de l’once dans l’ouest de son aire de répartition comme le nombre élevé de ses proies attesté par les clichés des pièges photographiques apportent donc une lueur d'espoir pour la sauvegarde du « fantôme des montagnes ».

Fondée en 2006, l’association Panthera se consacre exclusivement à la sauvegarde des félins et de leurs écosystèmes. En s’appuyant sur l'expertise des biologistes, Panthera développe et met en œuvre des stratégies de conservation pour les grands félins en péril (tigres, panthères des neiges, panthères, lions, guépards, jaguars et pumas). Panthera travaille en partenariat avec les autorités locales, les ONG internationales, les institutions scientifiques, les communautés locales et les gouvernements à travers le monde

Source : www.panthera.org, UICN, Les félins (Éditions Delachaux et Niestlé).

 


Dimanche 2 février 2014, Journée mondiale des zones humides

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Étangs, lagunes, marais salants, mares, marais, ruisseaux, tourbières, vallées alluviales, deltas et autres prairies inondables… Essentielles pour la sauvegarde de la biodiversité, les zones humides seront célébrées à travers une journée mondiale, dimanche 2 février 2014. Une date anniversaire, célébrant la convention sur les zones humides ou « Convention de Ramsar », du nom de la ville iranienne au bord de la mer Caspienne où elle fut ratifiée le 2 février 1971.

ZONES HUMIDES 2014

Depuis 1997, des organismes gouvernementaux, des organisations non gouvernementales et des associations et groupes de citoyens lancent chaque année des actions de sensibilisation du grand public à l’importance de la préservation des zones humides. En 2014, cette manifestation internationale a pour thème « Zones humides et agriculture, cultivons le partenariat ! »

L’ensemble des animations proposées dans le cadre de cette journée est disponible sur le portail national des zones humides à l’adresse http://www.zones-humides.eaufrance.fr/

Par ailleurs, le Pôle-relais tourbières, animé par la Fédération des Conservatoires d'espaces naturels (CEN), rassemble les animations relatives aux tourbières via le lien suivant : http://www.pole-tourbieres.org/

Pour mieux connaître la « Convention de Ramsar » et la situation des zones humides sur notre planète : http://www.ramsar.org

Exposition « Images d’oiseaux » : quand l’ornithologie devient un art

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Depuis des siècles, les artistes naturalistes rivalisent avec la nature afin de peindre et immortaliser la beauté des oiseaux tant pour l’intérêt des chercheurs que pour le plaisir des profanes.

Jusqu’au lundi 28 avril 2014, le Muséum national d’Histoire naturelle présente, au Cabinet d’Histoire du Jardin des plantes à Paris, une exposition de livres, d’estampes, de dessins et d’aquarelles ornithologiques. Parmi les pièces présentées figurent notamment les plus emblématiques ouvrages illustrés ornithologiques publiés du XVIe au XIXe siècles. Leurs estampes exceptionnelles reflètent à la fois les progrès de la science zoologique et ceux de l’art de la gravure.

IMAGES D'OISEAUX

Les visiteurs découvriront aussi des dessins, esquisses et aquarelles dont les plus remarquables sont sans doute les œuvres de la collection des vélins du Muséum. Initiée au XVIIe siècle par Gaston d’Orléans, cette collection royale a été poursuivie et enrichie, après la Révolution, par le Muséum.

Des sculptures de François Pompon (1855-1933) et divers tableaux de fauconnerie complètent le panorama.

La première salle est consacrée aux oiseaux d’Europe, la seconde aux oiseaux exotiques. Et plusieurs spécimens naturalisés permettent de comparer le modèle et son image.

Cabinet d’Histoire du Jardin des Plantes, 57 rue Cuvier, Paris 5e.

Tous les jours de 10 heures à 16h40, sauf le mardi.

À partir du samedi 5 avril, de 10 heures à 17h40 les samedis, dimanches et jours fériés.

Tarifs : 3 € / 1 €.

Exposition accessible aux visiteurs en situation de handicap moteur.

Journée internationale des pangolins le 15 février 2014

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Samedi 15 février 2014, les pangolins, également connus sous le nom de manidés ou encore de fourmiliers écailleux, auront droit à leur Journée internationale. Une initiative destinée à sensibiliser les opinions publiques au sort de ces mammifères insectivores édentés dont toutes les populations sont en déclin, notamment en Asie du Sud-Est. Plus largement, le braconnage constitue aujourd’hui une réelle menace pour toutes les espèces de pangolins en Asie comme en Afrique. En 2012, une estimation, établie d’après le nombre de saisies, faisait état de quelque 60 000 pangolins victimes chaque année du trafic animalier.

WORLD PANGOLIN DAY

La famille des Manidae compte huit espèces, quatre africaines et autant d’asiatiques. Son plus grand représentant est le pangolin géant (Manis gigantea), originaire d’Afrique équatoriale. Il pèse jusqu’à 30 kg à l’âge adulte pour une taille d’environ 1,40 m pour les mâles contre 1,25 m pour les femelles. L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) estime l’espèce quasi menacée à cause de la chasse et de la destruction de son habitat. Un statut partagé par le pangolin à petites écailles ou pangolin àécailles tricuspides (Manis tricuspis). Les deux autres espèces africaines, à savoir le pangolin de Temminck ou Pangolin terrestre du Cap (Manis temminckii) et le pangolin à longue queue (Manis tetradactyla), sont, elles, classées en préoccupation mineure par l’UICN.

PANGOLIN A PETITES ECAILLES

Un spécimen de pangolin à petites écailles (Manis tricuspis) en République démocratique du Congo (photo Valerius Tygart).

Un seul couple en Europe

Deux espèces asiatiques, le pangolin indien (Manis crassicaudata) et le pangolin des Philippines (Manis culionensis), sont considérées comme quasi menacées. Les deux autres, le pangolin de Malaisie (Manis javanica) et le pangolin à courte queue ou pangolin de Chine (Manis pentadactyla), bénéficient du statut d’espèces en danger, c’est-à-dire confrontées à un risque très élevé d’extinction à l’état sauvage.

L’acclimatation et l’élevage des pangolins en captivité sont considérés comme particulièrement délicats et les naissances en institutions zoologiques demeurent rarissimes. Le zoo de Taipei fait ici figure d’exception. Le 9 décembre 2010, le parc taïwanais a en effet enregistré sa 4ème naissance de pangolin avec la venue au monde d’un petit pangolin chinois. Quelques semaines plus tard, en janvier 2011, un pangolin de Java naissait au Night Safari de Singapour. Le premier petit à naître dans ce zoo, près d’un an plus tôt, n'avait malheureusement pas survécu.

PANGOLINS ZOO DE TAIPEI

Les naissanes de pangolins, ici le petit pangolin de Chine né en décembre 2010 au zoo de Taipei, sont rarissimes en captivité (photo Taipei Zoo).

Les seuls pangolins actuellement visibles en Europe sont hébergés au zoo de Leipzig (Allemagne). Il s’agit d’un couple de pangolins de Chine (Manis pentadactyla), baptisés Tou-Fen et Gui-Shan. La femelle, a priori recueillie alors qu’elle était abandonnée dans la nature, a été importée en 2009 en provenance du zoo de Taipei pour rejoindre le mâle, arrivé dès 2007 en Allemagne. En France, la Ménagerie du Jardin des plantes de Paris est, semble-t-il, l’unique établissement à  avoir hébergé des pangolins. Un pangolin géant (Manis gigantea) y aurait vécu en 1978-1979 et un (ou peut-être deux) pangolin(s) àécailles tricuspides (Manis tricuspis) en 2006-2007.

Pour tout savoir (ou presque) sur les pangolins : http://pangolins.org/world-pangolin-day

Sources : forum « Les zoos dans le monde », zootierliste.de, Wikipédia.

Biodiversité domestique : la Fondation du Patrimoine désigne ses lauréats 2014

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Le prix national 2014 de la Fondation du Patrimoine pour l’agro-biodiversité animale sera remis jeudi 27 février 2014 à 18 heures au Salon de l’Agriculture, en présence de Stéphane Le Foll, ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt.

Comme lors de la précédente et première édition, le jury a décidé de scinder le prix entre trois lauréats.

FONDATION DU PATRIMOINE 2014

(Photo Fondation du Patrimoine)

Mouton avranchin et écopâturage

Doté de 10 000 €, le 1er prix a été décernéà Matthieu Pires, éleveur de moutons avranchins, race ovine menacée que ce jeune éleveur valorise à travers un projet original de « fermes mobiles ». En avril 2013, Matthieu Pires a créé la ferme de Milgoulle à Nouvoitou, en Ille-et-Vilaine. Cette structure itinérante entretient des espaces naturels et des zones humides grâce à l’écopâturage en respectant la portance du sol ainsi que la faune et la flore locales. L’éleveur a naturellement opté pour deux races régionales, la vache armoricaine et le mouton avranchin.

Ce dernier est issu de croisements entre les moutons du Cotentin et des béliers de diverses races anglaises. La race a été définitivement fixée vers 1900.

Plutôt grand, le mouton avranchin arbore une toison blanche serrée et assez abondante, recouvrant le front et les joues. Large et courte, sa tête est dépourvue de cornes. La masse de la brebis oscille entre 80 et 90 kg, le bélier pouvant peser jusqu’à 110 kg.

MOUTONS AVRANCHINS

(Photo Fondation du Patrimoine)

Les effectifs de la race, bénéficiant d’un livre généalogique (flock book) depuis 1928, n’ont jamais été très importants et ont considérablement diminué entre 1960 et 1980. L’implantation d’un troupeau dans le Cher a toutefois permis le renouveau de la race. Aujourd’hui, quelque 220 brebis sont soumises au contrôle de performance. En collaboration avec la race cotentine, un centre d’élevage de jeunes mâles a été créé. Il gère l’attribution des reproducteurs dans les élevages afin de favoriser la variabilité génétique du mouton avranchin et le maintien du type racial.

Prolifique et rustique, cette race à vocation bouchère est toujours présente dans la partie méridionale de la Manche, son berceau d’origine, autour d’Avranches et de la baie du Mont-Saint-Michel. Elle s’est aussi diffusée, en nombre limité, dans le Calvados, l’Ille-et-Vilaine, l’Eure et le Cher.

La chèvre des fossés, sauvée in extremis

Le 2ème prix, avec ­­6 000 € à la clef, a été attribuéà l’Association de sauvegarde et de promotion de la chèvre des fossés. Le jury a apprécié l’originalité de son dossier, axé sur la gestion de la race et des espaces naturels via l’écopâturage.

Également connue sous les noms de chèvre de l’Ouest ou de chèvre des talus, cette chèvre aux origines très anciennes était autrefois très commune au bord des routes et des chemins de l’Ouest de la France, de la Normandie jusqu’en Bretagne. Moins productive que la chèvre alpine, la chèvre des fossés a pourtant frôlé l’extinction. Seule une centaine d’individus subsistaient encore les années 1980.

Heureusement, en 1989, le Conservatoire du littoral découvrit un troupeau retournéà l’état sauvage à l’extrémité de la presqu’île du Cotentin. La race a pu se reconstituer à partir de ce troupeau féral. Si, en 2000, seuls 35 mâles et 80 femelles étaient encore recensés, les effectifs ont considérablement augmenté en l’espace d’une décennie, puisqu’en 2011 ils s’élevaient à quelque 750 femelles et 250 boucs.

La chèvre des fossés a été d’ailleurs reconnue comme race à part entière par le Ministère de l’Agriculture en 2005. Deux ans plus tard,  l'Association de sauvegarde et de promotion de la chèvre des fossés voyait le jour.

CHEVRES DES FOSSES

(Photo Fondation du Patrimoine)

La cryoconservation a joué un rôle important dans la sauvegarde de la race, séduisant désormais un nombre croissant d’éleveurs. Une pépinière associative de boucs a été créée à leur intention. Après deux ans d’élevage, les boucs sont revendus aux éleveurs adhérents. Ceux-ci reçoivent ainsi des géniteurs d’excellente qualité et les gênes sont diffusés de façon optimale au sein du cheptel. Le suivi génétique de la race est assuré par l’Association de sauvegarde et de promotion de la chèvre des fossés et l’Institut de l’élevage.

De taille petite à moyenne, la chèvre des fossés mesure 80 cm au garrot pour une masse de 30 à 40 kg. Le bouc atteint 1 m sous la toise et pèse entre 50 et 60 kg. Dotée d’un poil long légèrement ondulé, la chèvre des fossés présente une grande variété de robes, toutes les couleurs étant admises. Elle possède aussi de longues cornes.

Réputées attachantes et proches de l’homme, les femelles sont souvent choisies comme animaux de compagnie. En outre, la race est bien adaptée aux régions humides et au climat océanique de l’Ouest de la France où elle peut vivre en extérieur toute l’année.

La moitié des élevages se trouve en Bretagne et un quart en Normandie. La race est hébergée à l’écomusée de Rennes.

La brebis brigasque, une montagnarde au bord du gouffre

Enfin le 3ème prix de 4 000 € récompense l’Association de sauvegarde des éleveurs de brebis brigasques, qui veille sur l’avenir de la race en gérant notamment les risques de consanguinité inhérents au nombre réduit de troupeaux souches.

Race à très faibles effectifs et menacée de disparition, la brebis brigasque n'a jamais été très répandue en France. Originaire de la Haute vallée de la Roya, près de la frontière italienne et du col de Tende, elle serait le fruit de croisements entre la population locale de « la petite brigasque » et deux races italienne : la delle langhe, très proche de la brigasque, et la fabrosa ou fabrosana-roaschina. La brebis brigasque aurait également était croisée avec des animaux de la race transalpine bergamasque jusque dans les années 1940.

Unique brebis laitière en région Provence-Alpes-Côte d'Azur, la brigasque se distingue par son profil busqué, très prononcé chez le bélier. Les deux sexes portent des cornes. La toison est généralement blanche mais certains spécimens présentent des zones brunes ou rougeâtres sur la tête et les pattes.

Race de grande taille avec des membres longs et forts, la brebis brigasque pèse entre 60 à 70 kg, le bélier affichant de 80 à 90 kg sur la balance. Peu abondante, la toison donne une laine grossière. Le lait est utilisé pour  fabriquer la tomme de Brigue ou du fromage frais. Les brebis sont fécondes et la race est réputée pour sa rusticité et son aptitude à la transhumance.

BREBIS BRIGASQUES

(Photo Fondation du Patrimoine)

Avant la Seconde Guerre mondiale, la population de brebis brigasques ne dépassait déjà pas quelques milliers d'individus. En 1983, elle se limitait à 1 000 têtes avant de tomber à 600 spécimens quelques années plus tard. Parmi les contraintes auxquelles sont exposés les éleveurs du cru figurent notamment la réduction des pâturages d'hiver sur la Côte d'Azur, les contraintes de la transhumance et les difficultés de circulation. Actuellement, le cheptel serait d’environ 1 000 brebis.

La race compte une vingtaine d'éleveurs en Italie (essentiellement dans le Piémont mais aussi en Liguri, contre huit  dans l’Hexagone dans les départements des Alpes-Maritimes, du Var et de l’Ardèche. Seuls quatre troupeaux français étaient jusqu’à présent considérés comme économiquement viables. Toutefois, des projets d’installation seraient en cours, laissant augurer d’un avenir plus serein pour la race.

Sources : Fondation du Patrimoine, DUBOIS Philippe J., PÉRIQUET Jean-Claude, ROUSSEAU Élisa, Nos animaux domestiques, Le tour de France d’un patrimoine menacé, Delachaux et Niestlé, 2013, 305 p..

Liens :

Ferme de Milgoulle : https://www.wedogood.co/campaigns/la-ferme-de-milgoulle

Association de sauvegarde et de promotion de la chèvre des fossés : http://www.chevredesfosses.fr

Mieux connaître et protéger les amphibiens : le pari de Fréquence Grenouille !

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Du samedi 1er mars au samedi 31 mai 2014, l’opération Fréquence Grenouille fêtera sa 20èmeédition. Pour célébrer cet anniversaire, le réseau des Conservatoires d'espaces naturels et Réserves naturelles de France propose près de 500 animations en France métropolitaine comme en outre-mer. Ces rendez-vous permettront de faire mieux connaître grenouilles, crapauds et autres tritons, et de sensibiliser la population à la sauvegarde des zones humides. Celles-ci régulent notamment les échanges entre les eaux de surface et les nappes phréatiques et jouent ainsi un rôle de filtres.

FREQUENCE GRENOUILLE 2014

Milieux de vie indispensables à l’équilibre de notre planète et baromètres de la pureté des eaux, ces écosystèmes fragiles et menacés se réduisent comme peau de chagrin. Chaque année en France, près de 10 000 hectares de zones humides s’évaporent ! Depuis le début du XXe siècle, les deux tiers de ces milieux ont été détruits, entraînant la disparition de nombreux plantes et animaux dont les amphibiens.

Lors de cette 20ème édition de Fréquence Grenouille, des sorties partiront à la rencontre de la salamandre tachetée, du triton palmé, des crapauds communs ou accoucheurs, des rainettes ou des grenouilles et de leur milieu de vie. Des opérations de sauvetages de batraciens, des aménagements de crapauducs, des conférences, des expositions et des ateliers pédagogiques figurent également au programme.

RAINETTE VERTE

Rainette verte (photo Wojsyl).

La carte de ces animations est consultable à l’adresse suivante : www.reseau-cen.org/FrequenceGrenouille2014/map.html

Le lancement national de l’opération aura lieu samedi 1er mars 2014 à 10 h 30 sur les rives de l’étang de la Logette à Beuvardes (Aisne), avec l’inauguration de l’exposition « Un regard sur les Zones humides de Picardie ».

 

 

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